La Commission nationale de lutte contre la corruption et la violence dans les stades a vu le jour le mardi 2 juillet 2013 sur instruction du ministre de la Jeunesse, des Sports, de la Culture et des Arts, Baudouin Banza Mukalayi NsunguLa Commission nationale de lutte contre la corruption et la violence dans les stades a vu le jour le mardi 2 juillet 2013 sur instruction du ministre de la Jeunesse, des Sports, de la Culture et des Arts, Baudouin Banza Mukalayi Nsungu
Armand Léonard Kitenge Lubanda est nommé coordonnateur de cette nouvelle instance chargé d’endiguer la violence dans les installations sportives. Lunda Banza wa Beya est le coordonnateur adjoint ; alors que Joseph Nguabika et Valentin Mulongoy vont remplir respectivement les fonctions de secrétaire et trésorier. La Commission nationale de lutte contre la corruption et la violence dans les stades comprend huit membres. Il s’agit d’Alain Bussy Wasso, Me Alain Makengo Kinkandu, Denis Kambayi Cimbumbu, Robert Kabamba Mukabi, un délégué de la Police nationale congolaise (PNC), un délégué de l’Agence nationale des renseignements (ANR), un délégué des Forces armées de la RDC (FARDC) et un délégué du corps des inspecteurs du secrétariat général aux Sports et Loisirs.
Cette décision ministérielle survient après des graves échauffourées le dimanche 23 juin au stade des Martyrs lors du derby de Kinshasa entre l’AS V.Club et le Daring Club Motema Pembe, et également des cas de casse le même jour au stade TP Mazembe de Lubumbashi à l’occasion du derby de Lubumbashi entre le TP Mazembe et le FC Saint-Éloi Lupopo. Les deux matchs en retard comptaient pour la troisième journée du championnat national, la Division 1. Outre ces deux cas de violences dans les stades, il y avait également des troubles au stade des Volcans de Goma en match de Division 1 entre Virunga et Lupopo, des jets de projectiles au stade des Martyrs au terme du match de la quatrième journée des éliminatoires de la Coupe du monde Brésil 2014 entre les Léopards de la RDC et les Chevaliers de la Méditerranée de Libye. Les supporters en courroux après le nul de zéro but partout avaient pris pour cible les joueurs des Léopards et l’ancien sélectionneur Claude Le Roy. Et la Fifa n’avait pas tardé à menacer la RDC avec une amende de 11 milles USD. Le stade des Martyrs avait même été sur le point d’être considéré stade à haut risque.
L’institution de la Commission nationale de lutte contre la corruption et la violence dans les stades rejoint en quelque sorte la grande préoccupation du Réseau africain des sports pour la paix (RASP) et la Ligue sportive pour la promotion et la défense des Droits de l’homme ; ces deux structures sont coordonnées par Me Alain Makengo qui est promu membre dans la Commission. Après les violences lors du match V.Club-DCMP, il avait réitéré dans un communiqué de presse son souhait de voir le gouvernement de la RDC instituer le Comité national de prévention et de lutte contre la violence dans le sport selon l’article 48 point g de la Loi n°11/023 du 24 décembre 2011 portant Principes fondamentaux relatifs à l’organisation et la promotion des activités physiques et sportives en RDC.
La violence dans les installations sportives a pris des proportions plus qu’inquiétantes en RDC. Les supporters des clubs de football se comportent en vandales ; et alors des mesures de sécurisation dans les stades ne sont pas drastiques parce que ces supporters récidivent, sans être poursuivis, aussi bien lors des matchs de championnat national que pendant les rencontres de division inférieurs à Kinshasa où la sécurité est totalement négligée. Lors d’une interview récemment accordée au quotidien L’Avenir paraissant à Kinshasa, le président de la Ligue de football de Kinshasa (Lifkin) Honoré Nsundi Zi Petelo a déclaré ceci à propos des violences sur les terrains : « Le football est une discipline normative. Ce qui revient à dire que tout est codifié. Pour ces genres de pratiques, le Code disciplinaire de la Fecofa et le Règlement du championnat sont les instruments de prédilection. Le contraire n’est que leurre. Que les textes parlent. De là, personne ne saura nous narguer c’est pourquoi, il appartient au Comités exécutifs de nos entités sub-délégataires de travailler en toute responsabilité. C’est de cette manière que nous aurons fait œuvre utile dans ce combat contre le vandalisme dans nos terrains ».
Le Comité nationale de lutte contre corruption et la violence dans les stades a donc du pain sur la planche pour juguler les violences dans les stades. Et les instances nationales de sport doivent, elles-aussi, appliquer les textes de manière rigoureuse comme l’indique le président de la Lifkin, afin le travail soit bien plus complet et efficace.