Poutine et Trump intraitables face au terrorisme et à l’Otan

Mercredi, Novembre 16, 2016 - 11:42

Le président russe Vladimir Poutine et son nouvel homologue américain Donald Trump se sont entendus, lors de leur premier échange téléphonique, en  faveur d’une « coopération constructive » dans la lutte contre le terrorisme, selon un communiqué du Kremlin.

Vladimir Poutine et Donald Trump se sont accordés à faire « des efforts communs pour normaliser les relations et poursuivre la coopération constructive sur le plus large éventail de sujets possibles ». Washington et Moscou devraient « œuvrer à une coopération pragmatique, mutuellement bénéfique, dans l’intérêt des deux pays, et à la stabilité et sécurité mondiale », poursuit le communiqué. Ils ont aussi abordé la question de la lutte contre le terrorisme international.

Donald Trump aurait apprécié le rôle de la Russie, notamment ses frappes sur l’Etat islamique en Syrie. Il s’est montré défavorable aux soutiens apportés par les pays occidentaux. « Nous devons nous débarrasser de Daech. Nous devons nous débarrasser des personnes qui coupent la tête de tout le monde », aurait-il déclaré.

Donald Trump et les forces en Europe

L’ancien président polonais, Alexandre Kwasniewski, pense que l’élection de Donald Trump est susceptible de modifier des forces en Europe. Il pense que le futur président américain est capable d’affaiblir l’Otan et consolider les positions de la Russie. Lors de sa campagne électorale, Donald Trump avait déclaré : «les  États-Unis ne s'occuperont plus de l'Otan de la même façon que cela s'était fait jusqu'à présent ». Il a qualifié l’alliance d’ « obsolète ».

Donald Trump inflexible avec les Etats qui ne paient pas leur contribution

Il a eu des propos assez durs concernant notamment les Etats qui ne paient pas leur contribution à l’Otan. La presse européenne redoute que le nouveau président réduise la présence militaire américaine  en Europe. Ou alors, il exigerait que ses alliés  européens augmentent les dépenses de leur propre défense.

Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, s’est dit certain que Donald Triump respecterait « tous les engagements des Etats-Unis […] parce qu'une Otan forte est importante pour l'Europe mais est aussi importante pour les Etats-Unis ».
« Nous sommes face à un moment de la plus haute et inédite incertitude pour les relations transatlantiques », a commenté l’ancien ambassadeur allemand à Washington,  responsable de la conférence internationale de sécurité  Wolfgang Ischinger de Munich.

« Make America Great Again (Rendre sa grandeur à l’Amérique) »

« Make America Great Again », tel était le slogan de campagne de Donald Trump dont l’ambition est d’accroître les moyens militaires des Etats-Unis. Un objectif qui « l’oblige » à exiger à ses alliés européens à financer leur protection. Sur les 28 Etats membres de l’Otan seuls cinq ont franchi le seuil fixé de 2% de leur PIB aux dépenses  de défense collective. Il s’agit des Etats-Unis (3,61 %), la Grèce (2,38 %), le Royaume-Uni (2,21 %), l’Estonie (2,16 %) et de la Pologne (2 %).

Quant à la France et à l’Allemagne, leur contribution s’élève respectivement à 1, 78% et 1,19%. Si Donald Trump mettait à exécution son projet, il contraindrait les pays européens à augmenter leurs propres dépenses. Donald Trump ne se sent pas prêt à engager ses troupes pour un Etat membre qui ne remplit pas ses obligations financières, comme le stipule l’article 5 de la charte de l’Otan « d’assistance automatique ».

Cette vision donne à penser qu’une entente Russie/Etats-Unis est possible. La  « coopération constructive » dans la lutte contre le terrorisme serait donc le premier pallier d’une grande alliance future. Reste à savoir si cette vision de la politique étrangère et de défense des Etats-Unis du nouveau président pourra résister au pouvoir de contrôle du Sénat et à sa ligne traditionnelle.

Noël Ndong
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