De plus en plus de pêcheurs sont exploités dans une activité vitale pour l’alimentation de la planète et la protection de l’environnement.
Le premier ministre (Secrétaire d’Etat) du Vatican, le cardinal Pietro Parolin, est venu à la FAO lundi pour y faire part de la préoccupation de plus en plus grande de l’Eglise catholique sur la protection de la planète – « la maison commune », selon l’expression du pape François. Lundi se célébrait la Journée mondiale de la pêche, une occasion pour la FAO d’attirer l’attention sur une activité vitale, mais largement méconnue dans le monde.
Louant l’abnégation des pêcheurs, le cardinal Pietro Parolin a rappelé qu’il est nécessaire dans le contexte du monde d’aujourd’hui, où la menace à la maison commune – la Terre – se fait plus précise, de lier les impératifs économiques avec la défense de l'environnement. Cela seul pourra garantir une prospérité à long terme et une prospective durable pour les générations futures. « La pêche représente une source vitale de nourriture, de travail, de temps libre, de commerce et de bien-être économique », a-t-il rappelé.
C’est pourquoi la communauté internationale ne doit pas se permettre d’atteindre de tels niveaux de surexploitation des ressources halieutiques au point que certaines espèces poissonnières vont vers leur extinction en certains endroits du monde. Et comme si cela ne suffisait pas, la rareté de la ressource s’accompagne (l’un explique-t-il l’autre ?) d’une déconsidération du pêcheur. Peu valorisé et peu rétribué, il est souvent l’objet d’une exploitation éhontée de la part de grands groupes internationaux.
« Deux siècle après l’abolition de la Traite transatlantique des esclaves, au moins 20,9 millions de personnes continuent de travailler sous la contrainte, en grande partie dans l’économie informelle et illégale. Environ 90% du travail forcé est imposé aujourd’hui à des opérateurs privés, surtout dans les activités à haute intensité de main d’œuvre comme la pêche », a déploré le N°2 du Vatican.
« Face à de tels défis, le Saint-Siège considère fondamental de développer en particulier la capacité de protéger, identifier et sauver les pêcheurs victimes de la traite, du trafic et des traitements dégradants », a conclu l’homme d’Eglise. A rappeler que l’Eglise est très active auprès du monde de la mer au travers d’un service qui lui est entièrement dédié dans les ports. Il s’agit de l’Apostolat de la Mer (ou Stella Maris, en latin) qui fonctionne depuis 1917 au service des marins et des pêcheurs.
La Journée de la pêche, lundi, a coïncidé avec une importante réunion à Vilanamoura, au Portugal, de la CICTA, la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique. Les cinquante pays participants ont décidé de fixer des quotas de pêche pour l’espadon et le thon rouge, deux espèces victimes d’une surpêche même au large des côtes du Congo où opèrent dans l’illégalité des thoniers asiatiques ou européens. Pour la Méditerranée, c’est le Maroc et l’Italie qui sont les principaux pays qui pêchent l’espadon.