Des experts aux questions environnementales tirent la sonnette d’alarme sur les conséquences du changement climatique à Kinshasa.
Le Pr Albert Kabasele de l’Observatoire spatial de ressources naturelles et du climat a, au cours d'une rencontre scientifique, insisté sur cette problématique, rappelant le danger qui guette la capitale de la RDC. Kinshasa est une ville très polluée. À propos du réchauffement, a fait savoir le Pr Albert Kabasele, « nous sommes dans 1,8°. Voilà son état de réchauffement. Alors qu’actuellement le combat mondial est que l’émission ne dépasse pas le seuil de 2°, mais nous en sommes déjà près. D’ailleurs, nous allons bientôt le dépasser ».
À Kinshasa, il y a beaucoup d’eaux usées, de déchets, d’immondices abandonnées partout et subissent le fait de méthanisation qui produit un gaz à effet de serre. Il s’agit du gaz méthane, dangereux et vingt-cinq fois plus polluant que le CO2 (gaz carbonique). Les arbres sont coupés à perte de vue, les habitations sont soit des avenues en sable, soit en béton, il n’y a pas de présence de végétation…Tout ceci augmente des ilots de chaleur. En plus de l‘humidité, on atteint à certains points une période de grande chaleur, les gens transpirent tout les temps à Kinshasa. Aussi n’est-on pas en mesure de bien réfléchir puisque on vit comme si on était dans une marmite d’eau bouillante. Cet état de choses a un impact négatif sur la population. « Donc, nous devons tout faire pour réduire nos émissions. Nous ne sommes pas un pays industriel, mais nos émissions viennent de la dégradation de notre environnement. Nous devons faire en sorte que Kinshasa devienne une ville écologique », a recommandé le Pr Albert Kabasele. Et d’indiquer que la RDC n’est pas un cas isolé dans le monde.
Plusieurs études révèlent que les pays africains devraient être financés mais n’accèdent pas au financement. Il y a une double responsabilité à cette situation, pense-t-il. C’est le cas par exemple du projet du Mécanisme du développement propre, avec des procédures compliquées pour obtenir des financements devenus inaccessibles aux Africains. Mais Il y a de plus en plus maintenant des ressources financières disponibles, comme le Fonds Ver Climat, le Fonds d’adaptation climat, des partenaires comme la Suède, la Norvège, la Francophonie, etc. qui se montrent ouverts afin de financer des projets sur le continent africain. Mais quand on monte un projet, dans le cadre de la conférence des parties, on doit qualifier le volume de gaz à effet de serre séquestré pour aider l’humanité à survivre. « Nous ne maîtrisons pas la cartographie numérique, la télédétection, même les Congolais qui sont spécialistes en climatologie. Pour pallier cette situation, nous avons besoin aujourd’hui de quantifier, de récupérer les données et surtout d’en faire des modèles », a affirmé Albert Kabasele.