Justice : des délinquants fauniques condamnés à trois années de prison ferme

Mardi, Décembre 10, 2013 - 15:26

Trois expatriés ouest-africains ont été interpellés à Pokola (Sangha) par les services de police, au motif de détention illégale de seize pointes d’ivoire et d'une peau de panthère

Saisi de l’affaire, le tribunal de Ouesso (Sangha) a jugé et rendu son verdict,  condamnant ainsi Mahamat Abdoulaye et Dissaka à trois années de prison ferme et à des amendes de 300.000 FCFA chacun, y compris les dommages et intérêts de 500.000 FCFA. Par ailleurs, leur homologue trafiquant, Bakoundou, jugé de complicité dans cette affaire, a été écroué pour trois années de prison ferme et contraint de s’acquitter d’une somme de 300.000 FCFA d’amende ainsi que de 2 millions de dommages et intérêts.

Face à de telles condamnations, les observateurs nationaux et les organismes non gouvernementaux nationaux œuvrant au Congo, ont apporté leur vision des choses. « L’impunité zéro qui, en matière de banditisme faunique, est prônée par le ministère de l’Économie forestière et du Développement durable et pour la préservation des espèces jouissantes d’une protection entière et pour l’éradication, tant soit peu la délinquance faunique, n’est plus une simple vue d’esprit », commente l'un de ces observateurs. Poursuivant  aussi : « Tant que les délinquants fauniques n’arrêteront pas leurs activités barbares qui sont considérées comme préjudiciables pour notre pays, le gouvernement et ses partenaires ne ménageront aucun effort pour contrer par tous les moyens la délinquance faunique, qui est synonyme de l’anéantissement au Congo des espèces entièrement protégées. »

À Brazzaville, le gouvernement et ses partenaires privilégiés, les ONG locales et internationales, déploient des efforts énormes pour éduquer les communautés des départements, considérées comme des grands consommateurs de viande de chasse et les délinquants fauniques qui abattent ou capturent sans savoir les espèces entièrement protégées pour des besoins commerciaux.

Un Chinois en garde à vue

Les agents des Eaux et Forêts en service à l’aéroport de Maya-Maya, ont appréhendé, dans la salle d’attente, un trafiquant de nationalité chinoise avec des bijoux en ivoire et tentant de monter à bord d’un avion à destination de la Chine. Une source digne de foi a affirmé : « Le trafiquant chinois avait payé à quelqu’un à l’aéroport, une somme de 60.000 FCFA pour éviter le contrôle de ces objets. Malheureusement ce dernier a également été arrêté par les services de police pour sa complicité. » La loi 37-2008 condamne l’exportation et l’importation des produits qui découlent des espèces protégées. Le malfrat est actuellement en garde à vue, en attendant sa  traduction en justice. Les ONG supputent que le trafic international d’ivoire, surtout celui allant en Asie, est la cause directe de la baisse massive des éléphants d’Afrique.

Rappelons que les éléphants participent aux économies dans le secteur écotouristique sur le continent africain et jouent également un rôle extrêmement important au niveau écologique. Les peines de prison pour le trafic illicite au Congo et dans d’autres pays sont un signe ferme de l’engagement de la République du Congo et des autres pays en vue de lutter contre le trafic d’ivoire.

Fortuné Ibara