Cette sensibilisation à Matombi, village situé dans le département du Kouilou, a bouclé la première session de formation des animateurs Redd + qui s’est déroulée du 7 au 9 décembre au siège de la préfecture dudit département. L'activité été patronné par Louis Ombouankoui, directeur de cabinet du préfet, président de la Codépa Reed (Comité départemental Redd+) Kouilou. La même formation a été lancée à Pointe-Noire le 12 décembre dans la salle de la Chambre de commerce.
Comme au Kouilou, cette activité qui a réuni 30 personnes au niveau de la ville océane est animée par Lill Teddy Diackabana, chef de la cellule décentralisée Kouilou-Pointe-Noire. Elle se poursuivra jusqu'au 14 décembre.
Organisée par la coordination nationale Redd+( CN-Redd), la formation qui se déroule dans les 12 départements du pays permettra de mettre en place un réseau des animateurs Redd+ qui appuieront les actions de communication et de sensibilisation des cellules décentralisées et des comités départementaux Redd+ (Codépa–Redd). Chaque département va être doté de 30 animateurs ayant pour mission de relayer les informations du CN-Redd et de sensibiliser les parties prenantes, parmi lesquelles on compte les populations locales et autochtones, de sorte qu'ils s’approprient les enjeux du processus Redd+ dans la lutte contre les changements climatiques et contre la pauvreté.
La première session de formation de ces animateurs a été axée sur le schéma relatif à l’architecture de Redd+ ; les outils de Redd+, le schéma du carbone dans l’arbre et sur les 5 options de la stratégie nationale de Redd+ portant notamment sur le renforcement de la gouvernance et des financements durables ; la gestion durable et la valorisation des ressources forestières, l’amélioration des systèmes agricoles ; la rationalisation de la production et de l’utilisation du bois énergie, la promotion d’autres sources d’énergie propres et le développement du secteur minier.
Des échanges fructueux avec les habitants de Matombi
Après l’acquisition de ces notions de base de la Redd+ et du carbone forestier pendant 2 jours, les participants à la formation, répartis en trois groupes, ont effectué une descente, le troisième jour, au village Matombi où les conséquences des changements climatiques sont déjà très visibles avec l’érosion côtière de plus en plus menaçante dont il est victime. Cela, pour une séance pratique de sensibilisation aux méfaits de la déforestation et au rôle de l’arbre dans la lutte contre les changements climatiques avec notamment la séquestration du carbone.
Les échanges dans les ménages et au focus groupe qui ont eu lieu pendant cette séance d’animation test ont révélé que bon nombre de personnes connaissent l’importance de l’arbre pour l’homme mais pas dans la lutte contre les réchauffement climatiques. La population, très réceptive, a émis ses préoccupations sur l'abandon de l’agriculture sur brûlis, une des causes de la déforestation qui constitue pour elle une méthode pour mieux produire, et la production du charbon de bois, activité introduite dans le village par des sujets de la RDC, qui occupe bon nombre de jeunes. Elle a souhaité des mesures d’accompagnement de l'État pour leur permettre de contribuer à la lutte contre la déforestation. Les habitants de Matombi ont été informés de leur formation, dans les prochains jours, aux nouvelles techniques agricoles permettant de bien produire même en zone savanicole et de ne pas toujours avoir recours à l'agriculture sur brûlis.
Une restitution du travail sur le terrain a lieu avant la fin de la formation. Les participants ont relevé la nécessité d’introduire dans les programmes de formation le module de la Redd+. Dans son mot de clôture de l'activité, Louis Ombankoui a appelé les animateurs à véhiculer le message sur l'importance et les missions de la Redd+ et sur l'importance de la préservation de l'arbre indiquant que l’enjeu n’est pas que national mais aussi international: " De la réussite de cette politique dépendra également de la vie de l’homme sur la terre, le développement de l’homme, de notre société, de notre nation", a t-il dit.
Par ailleurs, se disant satisfait des réactions et de l'intérêt porté par les participants sur le processus Redd+, Lill Teddy Diackabana a souligné :" Nous voulons emmené tous les Congolais a être conscients des changements climatiques qui sont des phénomènes réels. Nous invitons les Congolais à ne pas couper les arbres parce qu'ils ont la capacité de séquestré le carbone qui nuit à notre vie". D'autres sessions de formation sont prévues pour mieux outiller les animateurs.
Les parties prenantes de la Reed+de Pointe-Noire et du Kouilou instruits sur les projets Reed +
Le processus Redd+ dans lequel le Congo s'est engagé depuis sa mise en œuvre par la communauté internationale est un mécanisme technique et financier dans la lutte contre les changements qui a trois phases principales, à savoir la préparation, l'investissement et le payement. Il vise à lutter contre les changements climatiques, conserver la biodiversité, réduire les activités de déforestation et de dégradation des forêts et accroître les stocks de carbone. Ce processus à caractère inclusif et participatif est aussi un moyen de diversification de l'économie nationale. La formation des animateurs a été précédée de la formation des parties prenantes à la Redd+ sur les projets Redd+ qui s'est déroulée du 1er au 4 novembre à Pointe-Noire et du 6 au 9 novembre au Kouilou.
L'activité a réuni des directeurs départements membres des Codépa des deux départements. Donnons l'importance de cette formation, Théophile Loulebo Ntiakoulou, chef de cellule projet de la CN-Reed a indiqué : "Il est important, au niveau national, que les Codépa Redd qui sont les relais de la CN-Redd, des acteurs installés dans les départements du pays, puissent avoir de la matière visant à améliorer leur compréhension sur le développement des initiatives et projets Redd dans leur département. On ne peut parler de la mise en œuvre de la Redd+ au niveau national si on ne peut pas confectionner des projets banquables visant à lutter contre les changements climatiques et contre la pauvreté. Au niveau international, des financements sont disponibles pour permettre à chaque projets Redd + de réaliser ces projets" . La formation des parties prenantes a porté sur 3 modules, à savoir le cycle du projet ReddE; le développement d'une note d'idée de projet ou NIP; le développement d'un document descriptif du projet ou DDP. Notons que dans le cadre du processus Redd+, le Congo travaille sur la préparation d'un programme de réduction d'émissions (ER-P) qui sera mis en oeuvre dans les départements de la Sangha et de la Likouala.