Il est d’origine congolaise. Les consommateurs lui font confiance pour son savoir-faire et oublient ses origines de migrant venu du Bassin du Congo.
Il y a un an, lors de la COP 21, le sommelier congolais, installé dans le 17ème arrondissement de Paris, donnait son avis sur le changement climatique en incitant les décideurs en charge des questions du climat à prendre en compte la vie des peuples autochtones du Bassin du Congo. Aujourd’hui, ses attentes sont les mêmes. Mais plutôt que de les réitérer, à l’approche des fêtes, tradition française oblige, il nous donne ses suggestions pour accompagner les agapés de fin d’année.
Il conseille des crus de vins français en concurrence avec ceux qui viennent, de plus en plus, de partout dans le monde. Les experts en œnologie et climatologie voient le changement climatique en cours être à l’origine de la nouvelle carte mondiale des vignobles. Serge Lema demeure inconditionnellement dans le camp des optimistes : la France aura toujours de bons vins dans les régions traditionnelles de vignobles, « à la seule condition de s’adapter aux nouvelles stratégies de production ».
Le sommelier Franco-congolais donne une place aux nouvelles productions. Mais en attendant le stress hydrique probable, les changements brutaux de température, les averses inopportunes ou le gel, ayant un profond impact sur l’équilibre des sucres et de l’acidité, la maturité des tanins et la palette des arômes du vin, il propose à sa clientèle des bouteilles fort convenables en rapport qualité-prix.
Il fera découvrir ses vins et les bons pétillants au public. « J’ai une réserve de bons crus allant de vins blancs vifs et délicats, de rouges de structure moyenne, jusqu’aux pétillants». « Des vins qui jouissent encore des conditions climatiques requises : la lumière, la chaleur, la pluie, les rosées et aussi des vents ».
L’an dernier, à pareille période, « j’ai conseillé une large clientèle privilégiant mon savoir-faire au lieu d’être rebutée par mes origines de natif du Congo Brazzaville ». « Je m’attends à un même engouement de la part d’une clientèle de plus en plus nombreuse », s’enthousiasme Serge Lema, levant son coude à la survie de l’écosystème du Bassin du Congo.