Selon un rapport rendu public à la conférence mondiale de la finance islamique (WIBC) de Bahreïn, la finance islamique a connu une croissance de 7% en 2015, soit 2000 milliards de dollars. La part de l’Afrique reste très faible, avec seulement 1%.
La certitude est que la finance islamique va poursuivre sa croissance en Afrique, surtout dans le nord du continent et notamment le Maroc, où les banques locales ont noué de solides partenariats. On s’attend donc à une augmentation d’investissements et à une vulgarisation des services financiers.
La finance islamique et l’émergence économique en Afrique de l’Est
L’Est de l’Afrique est très intéressé par la finance islamique pour son émergence économique. C’est le cas du Kenya qui fait désormais partie du Conseil du bureau des services financiers islamiques (IFSB), basé en Malaisie. Le pays vient d’adopter une loi permettant l’élargissement des activités de la finance islamique en matière d’assurance.
Ce positionnement fera du Kenya un hub dans le secteur en Afrique. Nairobi va poursuivre l’ancrage de la finance islamique par la tenue de la 2e édition du sommet de l’économie islamique d’Afrique de l’Est les 7 et 8 avril. Le thème sera autour de l’industrie halal avec la participation du Rwanda, la Tanzanie, l’Erythrée, l’Ouganda, l’Ethiopie…
Dans le même volet, l’Ouganda va reconnaître officiellement des établissements de microfinance islamique dans le souci d’améliorer les revenus ruraux. L’Ethiopie, de son côté, compte faire de « la finance islamique un moyen de développement de l’inclusion financière », après avoir déterminé le niveau de la demande.
Vers la vulgarisation de la finance islamique en Afrique de l’Ouest
En Afrique de l’Ouest notamment au Sénégal, on milite en faveur de la vulgarisation de la microfinance islamique, pour ses valeurs culturelles et religieuses, la proximité des services financiers avec la population, analphabète à 65%. Une institution de microfinance islamique est en cours de création.
Pour combler les besoins en financement, la Côte d’Ivoire comme d’ailleurs d’autres pays de la région, a levé 150 milliards FCFA en sukuk en 2016, et a lancé une 2e opération pour le même moment. Le Niger, la Guinée et le Bénin adhèrent également, ainsi que les grands établissements bancaires du continent.
C’est le cas d’Ecobank, qui a multiplié ses services de finance islamique dans plusieurs pays, notamment au Cameroun. Mais aussi Afriland First Bank qui a ouvert sa 2e agence de finance islamique à Abidjan. Plusieurs autres devraient voir le jour cette année. Cette volonté économique permettra une croissance plus forte de finance islamique en Afrique subsaharienne dont la population s’élève à plus de 236 millions d’âmes.
Le cadre réglementaire et la formation doivent évoluer pour sécuriser les investisseurs, les porteurs de projet et les clients.