L’Organisation mondiale de la santé (OMS) appelle les pays africains à renforcer leurs systèmes nationaux de sécurité alimentaire en vue d’améliorer la santé de leurs citoyens.
Lors d’une conférence régionale sur la sécurité alimentaire qui s’est tenue à Nairobi au Kenya, au moment où plusieurs pays de la région se trouvent à différents niveaux de renforcement de leur système de sécurité alimentaire, le représentant de l’OMS au Kenya, Rudy Eggers a indiqué qu’il reste beaucoup à faire. « Le développement des régulations et des normes est un moyen d’améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition », a-t-il expliqué.
L’événement qui a duré 5 jours a réuni les représentants d’une quarantaine de pays africains pour étudier les moyens de renforcer la sécurité alimentaire dans la région. Publiée en 2015, une étude de l’OMS indique que plus de 91 millions de personnes sont tombées malades et 137.000 autres sont mortes en 2015 de maladies liées à la malnutrition dans la région africaine. Pour Rudy Eggers, le renforcement des systèmes nationaux de sécurité alimentaire est une inquiétude pour la région ainsi qu’une priorité pour l’OMS. Ajoutant : « protéger la santé humaine sur le marché alimentaire mondial d’aujourd’hui est par conséquent un défi important ».
Avant de conclure : « le renforcement des systèmes de sécurité alimentaire devrait être soutenu par le renforcement des capacités et l’éducation afin de contribuer à un cadre complet pour résoudre les problèmes de santé publique et faciliter le commerce de produits alimentaires sains et sûrs ».
Ainsi, la santé reste un des enjeux majeurs du développement de l’Afrique, qu’il s’agisse d’améliorer l’état de santé actuel des Africains ou de permettre l’éclosion d’une force de travail en bonne santé, capable de contribuer à la croissance du continent. Or la santé constitue encore l’un des défis relativement négligé dans les politiques de développement en Afrique. Alors qu’elle doit être davantage un enjeu stratégique de développement. Il est urgent d’examiner l’organisation des systèmes de santé en Afrique, de mettre en évidence ses défaillances et de proposer des pistes de solutions pour améliorer son organisation. Cependant, les systèmes de santé africains présentent une originalité, qui devrait renforcer la qualité de l’offre de soins médicaux à des couches de la population.
Il s’agit d’accorder à la médecine traditionnelle une place au sein du système, en marge de la médecine moderne. Malgré une qualité de l’organisation qui laisse présager une bonne prise en charge des malades, les pôles ne sont pas très fonctionnels. Cette situation en partie est due par le manque de professionnels et/ou des moyens pour gérer de façon optimale les ressources mises à disposition. Du fait du manque d’investissements considérables dans le domaine de la santé, les institutions sanitaires en Afrique restent généralement pourvues d’équipements vétustes.
Selon l’OMS, l’Afrique disposerait de 1 médecin pour 5 000 habitants (alors que la moyenne mondiale est de 14) et d’un pharmacien pour 10 000 habitants (alors que la moyenne mondiale est de 4). En plus les inégalités dans l’accès aux services de santé et les disparités dans leur qualité se répercutent sur la santé des groupes défavorisées. A cela s’ajoutent parfois des pratiques non conformes aux normes officielles, des goulots d’étranglement des organismes de santé et des lacunes dans la mise en œuvre des politiques de santé sur le terrain.