Les 504 espèces de primates vivant à travers le monde sont en grand danger, révèle la revue Science Advances dans une tribune publiée par 31 primatologues.
Ce sont les plus proches cousins d’Homo sapiens, qui pourraient bien avoir leur peau dans les prochaines décennies : les primates, dont les singes, les lémuriens et les tarsiers, sont en grand danger. En effet, sur les 504 espèces recensées à travers le monde, dont plus de 2/3 dans quatre pays (Brésil, Indonésie, République démocratique du Congo, Madagascar), 60 % sont à risque d’extinction et 75 % sont en déclin. Tant les menaces sont multiples. Parmi lesquels le palmier à huile, les mines, bois et conflits humains.
Palmier à huile et caoutchouc
Première d’entre elles, l’agriculture : Les primatologues citent le palmier à huile en Indonésie et en Malaisie, or des projets pourraient voir le jour dans d’autres contrées riches en primates, dont l’Afrique et l’Amérique du Sud. Il y a aussi le caoutchouc, notamment en Chine qui a amené presque à l’extinction, le gibbon. Même cas en Inde, où il fragilise le loris, le gibbon hoolock occidental et le semnopithèque de Phayre.
Mines, bois et conflits humains
Autres dangers, la production du bois, les mines et l’extraction d’énergies fossiles, source de déforestation, de dégradation de l’habitat et de pollution. Elles favorisent la consommation de viande de brousse, dont celle de singe, en Afrique, selon les experts. Ces activités nécessitent la construction de routes, qui fragmentent l’habitat de ces primates et réduisent « le brassage génétique des populations ».
Parmi les dangers il y a les conflits humains, comme en RD Congo, et au Rwanda, où ils ont favorisé le braconnage des chimpanzés et des gorilles. Semées dans les années 1960 et 1970, en Afrique et en Asie, les mines antipersonnel engendrent aussi des dégâts chez les animaux.
450 000 primates vendus chaque année
Sur la base des données de la Cites, pour la période 2005-2014, 450 000 primates étaient vivants et près de 110 000 ont été tués ou vendus chaque année dans le monde – dont 93 % originaires d’Asie. Un chiffre probablement très en-deçà de la réalité, obtenu seulement sur déclaration des États. « Tenter d’alléger la pauvreté localement, atténuer la croissance démographique, faciliter l’accès des femmes à l’éducation seront nécessaires à la préservation des primates », juge l’un des auteurs, Paul Garber, professeur en anthropologie à l’université de l’Illinois, aux Etats-Unis.