Braconnage : recrudescence d’abattage des éléphants, une affaire tri-nationale

Samedi, Février 18, 2017 - 15:03

Les services de la police nationale œuvrant dans le district de Sembé et les agents du projet de conservation WWF-ETIC ont confirmé, le 16 février dernier, avoir déféré  devant le  procureur de la République près le Tribunal de Ouesso deux présumés  braconniers d’éléphants.

Les deux braconniers, Herman Medoulou et Jean-Louis Oyono, sont placés sous mandat de dépôt à la Maison d’arrêt de Ouesso pour être présenté devant le Tribunal correctionnel de Ouesso, le 23 février prochain.

En effet, c’est lors d'une patrouille de lutte-anti braconnage menée dans la zone frontalière au Gabon ( haut Ivindo) que les Eco-gardes du Projet de conservation de l’Espace Tridom Interzone Congo (ETIC), qui bénéficie de l’appui financier et technique du Fonds mondial pour la nature (WWF), ont interpellé les prévenus Jean-Louis Oyono et Herman Medoulou tous  de nationalité congolaise en possession  de quatre pointes d'ivoire, trois sagaies, deux calibres douze ainsi que des cartouches double zéro de type camerounais.  Ces assaillants auraient abattu deux éléphants à l’aide des cartouches artisanales adaptables dans un calibre12 .

Au terme des interrogatoires conjointement menés avec les  services de  répression de Sembé, les deux braconniers ont reconnu avoir abattu deux éléphants dans les forêts du parc national de Minkebe  au (Gabon) et que le chasseur principal serait un autochtone actuellement en cavale mais résidant dans un village du Cameroun, Meyos.  

Malgré des accords tripartites : Congo-Gabon-Cameroun,  tri-national Nki-Odzala-Minkebe (TRIDOM), cette zone reste un foyer important de braconnage. Plus de 10 000 éléphants ont été abattus à  Minkebe et des milliers au Congo depuis 2006.

Les États ont signé un protocole  de lutte anti-braconnage (LAB) en 2014 fournissant les procédures pour les patrouilles conjointes de  faire face à ce fléau qui persiste. Il est à déplorer l’implication de ressortissants congolais habitant les villages frontaliers avec le Gabon (Elere, Megobe et Befame) et ceux des villages du sud Cameroun (Alati, Elere) et autres  dans ce grand braconnage comme démontrent les indices récoltés sur le terrain par les patrouilles de l’Agence nationale des parcs nationaux du Gabon (ANPN) et d’ETIC.

Les analyses ADN ont montré que les forêts de la TRIDOM et de la tri-national de la sangha Congo-RCA-Cameroun (TNS) sont sources des grandes saisies d’ivoire d’éléphants depuis 2006.

Fortuné Ibara
Légendes et crédits photo : 
Ivoires, calibres 12 et munitions récupérés auprès des braconniers par les services de police (adiac)
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