À l’occasion de la 32e édition de la Fête de la musique, le musicien congolais basé à Dakar, Saintrick Mayitoukou, a monté pendant huit jours un spectacle de musique et de danse avec les élèves du collège et du lycée du Cours Sainte-Marie de Hann, une école d’éducation nationale sénégalaise créée en 1950
Cette opération a été rendue possible grâce au Programme d’action éducatif (PAE) qui permet aux élèves d’être mobilisés pendant une dizaine de jours. Pour la direction artistique, Saintrick s’est entouré de Seynabou Faye, ancienne élève de l’école devenue la célèbre chanteuse sénégalaise plus connue sous le nom de « Lady Zee », afin d’encadrer les élèves. Ceux-ci ont chanté des morceaux de style RnB d’Ellick Gnimadi, membre du groupe de Hip-hop béninois Dhalai-K, en même temps agent de l’école au service de la vie scolaire.
La Fête de la musique a une fois de plus cette année, ravi le public, avec des titres comme Tajabone et L’amour à tous les droits d’Ismaël Lô, Hero de Mariah Carey, Unfaithfull de Rihanna, We are the world de Michael Jackson, mais aussi Ici & Là-bas de Saintrick et Inventer l’avenir, un titre inédit, créé par ce dernier sous la demande de Mme Cuénot, reprenant comme refrain le thème de l’année : « Osons inventer l’avenir, en agissant ensemble aujourd’hui » inscrit dans tout l’établissement, sans compter les passages de danse et de Hip-hop. La jeune Raïssa Ayina, âgée de treize ans, en classe de cinquième, s’est fait connaître du public en exécutant cinq titres à la guitare tout en chantant des morceaux comme Tajabone d’Ismaël Lo.
Au cours de sa carrière, Saintrick a déjà expérimenté ce genre d’opération. Il a, à ses débuts, collaboré avec le lycée français St Exupéry de Brazzaville pendant les années scolaires allant de 1995 à 1997, pour monter des spectacles de fin d’année avec les élèves. Les enfants du quartier Galabadja de Bangui, entre 1998 et 1999, ont quant à eux gardé de bons souvenirs de l’artiste, qui avait créé un spectacle intitulé « Spectacle miroir » avec une double scène à l’espace Linga Téré, au cours duquel un groupe d’une dizaine d’enfants exécutaient en parallèle tous les mouvements de la choriste-danseuse Sassy Songo.
À son retour au Sénégal, Saintrick a continué à soutenir les projets éducatifs, notamment : ceux de l’école franco-sénégalaise Dial Diop, entre 2004 et 2006, avec la réalisation de trois CD, Gouney Baat II, III , IV, et un clip sur le titre Le Joola du nom du bateau naufragé ; une comédie musicale au Théâtre Daniel Sorano et deux prestations en live à l’Institut français Léopold Sédar Senghor de Dakar ; la réalisation d’un court-métrage sur l’esclavage « Babacar et Juliette » à la Maison des esclaves de Gorée, présenté et primé au Festival du film de Strasbourg en 2006.
Saintrick avait déjà été contacté l’année dernière par Marie-Hélène Cuenot, directrice du Cours Sainte-Marie de Hann homologué comme établissement d’enseignement français étendu sur huit hectares avec 123 classes, 4 500 élèves, 240 professeurs, 300 agents du personnel administratif et technique, pour 65 nationalités représentées. L’artiste congolais avait alors été chargé de « réaliser un spectacle ».