Environnement : la RDC a une nouvelle carte nationale de la biomasse forestière

Lundi, Mai 22, 2017 - 16:51

Tout en appuyant les efforts nationaux de surveillance de la couverture forestière, la réalisation de cette carte nationale de la biomasse forestière vient ainsi préciser pour chaque hectare de forêt les quantités de carbone stocké.

Le Fonds mondial de la nature (WWF) en collaboration avec le gouvernement de la RDC et ses partenaires ont réalisé, dans le projet « Carbon Map and Model » (CM&M), la première carte nationale de la biomasse forestière de la RDC par télédétection LiDAR aéroporté. La réalisation de cette carte nationale de la biomasse forestière, a noté WWF dans un communiqué du 18 mai 2017, vient ainsi préciser pour chaque hectare de forêt les quantités de carbone stocké et par le fait même, appuyer les efforts nationaux de surveillance de la couverture forestière tout en facilitant les évaluations des émissions annuelles de carbone provenant de la déforestation nécessaire au paiement éventuel de la REDD+. Cette réalisation a été appuyée par l’Initiative Internationale pour le Climat (IKI) du ministère fédéral allemand de l’Environnement, de la protection de la nature, de la Construction et de la sûreté nucléaire (BMUB), et la Banque de développement KFW.

Une carte vivante

À en croire WWF, cette carte permet une compréhension du stock de carbone forestier à travers le pays. Elle pourra être utilisée, à plusieurs niveaux, tant local, provincial que national et même international, comme base de référence pour d'autres activités de conservation, et développement de projets ainsi que pour l'aménagement du territoire dont la réforme a été lancée récemment. Elle va, par ailleurs, soutenir la démarche REDD + initiée par le gouvernement de la RDC depuis 2009, tout en facilitant la poursuite des travaux d’investissement au niveau juridictionnel par son appui à la stratégie nationale REDD +. « La carte de la biomasse forestière est une carte vivante qui peut être mise à jour et améliorée en intégrant de nouvelles données et informations (par exemple, les données de l'inventaire forestier national, l'information nationale sur la densité du bois et les équations allométriques nationales) afin que la RDC puisse continuer à améliorer la précision de ses données en utilisant les meilleures pratiques dans la gestion de ses forêts », a expliqué WWF.

Pour le directeur de conservation  à WWF-RDC, Bruno Perodeau, « Cette carte nationale de la biomasse forestière est une avancée importante pour la RDC. Elle vient renforcer les connaissances sur le deuxième plus grand massif forestier tropical au monde et le rôle qu’il joue par rapport au changement climatique. La réalisation concertée de cette carte constitue une étape remarquable en termes de méthode nouvellement mise en œuvre et de précision qui en résulte. Les résultats de ce projet permettent d’espérer bientôt des systèmes scientifiquement robustes pour le paiement à la performance des pays et leurs populations engagées dans le mécanisme REDD+ ».

La campagne aérienne a été exécutée entre juin 2014 et février 2015. En plus des 216 placettes d’échantillon LiDAR (pour un total de plus 430.000 ha), il y a eu également 150.000 ha de couverture de données LiDAR supplémentaires acquises en parcourant les placettes LiDAR. Ce qui fait un total global autour de 580.000 ha de couverture des données LiDAR. À la suite de cette approche de cartographie, la RDC possède ainsi  un ensemble de données LiDAR disponible pour un large éventail d'applications et de recherches.

Les données d’inventaires sur le terrain ont été compilées auprès de diverses parties prenantes, conformément aux partenariats de partage de données, y compris la Direction des inventaires et aménagements forestiers (DIAF). Par ses travaux conjoints, la RDC est devenue le premier pays africain à avoir une carte nationale de biomasse aussi précise et basée sur cette méthode d'échantillonnage aléatoire systématique dérivée de l'approche LiDAR. Cette expérience pourra servir d’exemple à d’autres pays du Bassin du Congo qui désirent établir leurs niveaux de référence d’émission carbone forestier et renforcer leur système de suivi de la déforestation.

Lucien Dianzenza
Légendes et crédits photo : 
Photo: la carte biomasse de la RDC
Notification: 
Non