Réunis à Taormina en Sicile (Italie), les 26 et 27 mai, les chefs d'Etat et de gouvernement des Etats du G7 ont signé un engagement commun de lutte contre le terrorisme. Par contre, la question climatique et le commerce international n'ont pas trouvé de consensus espéré, en raison du blocage des Etats-Unis.
Les points de convergence du G7
À l'issue de leur rencontre, les membres du G7: la France; les Etats-Unis; la Grande-Bretagne; l'Italie; le Japon et le Canada ont adopté une déclaration sur le terrorisme, appelant les acteurs de l'Internet à se mobiliser davantage dans la lutte contre "les contenus terroristes".
Il se sont également engagés à mettre en oeuvre "une approche collective" dans la lutte contre les combattants étrangers de retour des zones de guerre, par le partage de renseignement. Dans dans sa déclaration finale, le G7 a consacré un chapitre à la "mobilité humaine", une manière positive d'envisager les migrations; un autre à l'Afrique et une dernière à la sécuritaire alimentaire.
"La gestion et le contrôle des flux de migrants exigent une approche à la fois urgente et de long terme. Tout en réaffirmant les droits humains de tous les migrants et réfugiés, nous réaffirmons le droit souverain des Etats à contrôler leurs frontières et mener des politiques dans l'intérêt de leur propre sécurité nationale", peut-on lire. C'est à l'unanimité que ces membres ont pris la mesure d'une gestion globale de la question, liant le développement :
Les points de dissensions: le climat et le commerce
En revanche, les pays du G7 n'ont pas avancé dans la lutte contre le réchauffement climatique, resté pour le moment "dans l'impasse", a déclaré le président du Conseil italien, Paolo Gentiloni. La déclaration finale du 27 mai a confirmé la divergence sur la question du réchauffement climatique.
Les Etats-Unis restant dans la réflexion et les six autres membres du G7, reaffirmant leur engagement en faveur de l'accord de Paris et, prenant acte de la position du président américain, qui repoussait sa décision finale à la semaine prochaine.
Donald Trump n'a jamais fait du réchauffement climatique une priorité, s'attelant même à déconstruire l'action de son prédécesseur Barack Obama. A ce jour, il est seul en marge. Malgré tout, le président français, Emmanuel Macron, a salué un dirigeant "ouvert et à l'écoute", laissant la porte grande ouverte, tout en reconnaissant "un désaccord profond à ce stade" mais lui reconnaissant aussi un "volontarisme".
Autre sujet de dissensions, le commerce international et le rôle arbitral de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), où Washington est prêt à reviser sa position.
L'Afrique : invitée spéciale sur la question des migrants
Grâce à Paolo Gentiloni, cinq chefs d'Etat et de gouvernement (Niger, Ethiopie, Kenya, Tunisie et Nigéria), considérés comme les gros fournisseurs de migrants en Italie, ont assisté au G7 de Sicile, en prémisses d'une vision à long terme des rapports avec le continent.
Le président nigérien Mahamadou Issoufou lie les flux migratoires à la "combinaison du terrorisme, de la pauvreté, des effets du changement climatique et de la pression démographique". Il appelle ses homologues du G7 à une approche globale mêlant "des mesures sécuritaires, et des mesures en matière de développement économique et social".
Le G7 a renouvelé l'objectif de sortir 500 millions de personnes de la faim et la malnutrition d'ici à 2030. Les pays riches s'étaient engagés à allouer 0,7% de leur RNB à l'aide publique au développement. Un engagement qui n'est toujours pas atteint.