Le climat, principale pomme de discorde du G7

Vendredi, Juin 2, 2017 - 15:00

L’indécision des Etats-Unis concernant l’accord de Paris sur le climat a marqué le sommet du G7, dont n’est sortie qu’une déclaration à minima.

L’unanimité de façade qui prévaut en général lors des déclarations finales du G7 n’aura pas résisté, cette année, au dossier climat. Dans le communiqué du sommet, les sept chefs d’Etat et de gouvernement des pays les plus riches ne cherchent pas à masquer des divergences de vue profondes sur la question de la lutte contre le réchauffement planétaire.

Bon indicateur de l’introuvable entente sur ce thème, les sept dirigeants - réunis pendant deux jours dans la station balnéaire de Taormine, en Italie – n’ont accordé qu’une place restreinte au défi climatique dans leur déclaration commune, résumant les débats en trois modestes paragraphes. Alors que le sommet précédent, en 2016 au Japon, avait donné lieu à deux pleines pages étayées sur la nécessité de mettre en œuvre l’accord de Paris pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Le texte finalisé précise sobrement que « les Etats-Unis d’Amérique sont en train de réévaluer leur politique sur le changement climatique et sur l’accord de Paris et ne sont donc pas en mesure de rejoindre le consensus sur ce sujet ». « Prenant acte de ce processus », poursuit le communiqué, « les chefs d’Etat et de gouvernement du Canada, de France, d’Allemagne, d’Italie, du Japon et du Royaume-Uni ainsi que la Commission européenne réaffirment leur engagement à rapidement mettre en œuvre l’accord de Paris. »

« Réduire les écarts »

La formulation est un flagrant constat de désaccord entre Donald Trump et ses six interlocuteurs. Depuis des semaines, le nouveau locataire de la Maison Blanche menace de sortir les Etats-Unis de l’accord sur le climat sans parvenir à arrêter sa position. Car la promesse électorale de rejeter cet engagement international au nom de la défense des intérêts américains se heurte à la réalité économique du pays. « Oui, il y a eu un désaccord, en tout cas à ce stade, sur le climat (…), mais j’espère qu’on va réduire les écarts », a convenu Emmanuel Macron, qui a joué la carte de l’apaisement à Taormine.

Angela Merkel a été plus virulente, jugeant la discussion sur le climat du G7 « pas du tout satisfaisante ». La dirigeante allemande refuse la porte de sortie que proposent certains négociateurs, consistant à accepter une révision à la baisse des engagements des Etats-Unis. Le front commun affiché par les dirigeants européens au G7 dissimule des stratégies distinctes. Cette hypothèse de sortie n’effraie pas Angela Merkel, qui considère que la dynamique de l’action climatique peut se poursuivre sans l’appui américain.

Josiane Mambou Loukoula
Légendes et crédits photo : 
Photo: les dirigeants des pays membres du G7 (DR)
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