Un document de stratégie nationale de protection des enfants en ligne est en cours d’élaboration. Il devrait permettre aux pouvoirs publics de filtrer des données sur internet, de limiter ou bloquer l’accès des mineurs aux contenus internet indésirables.
Un atelier national de quatre jours pour le développement et la mise en œuvre d’une stratégie nationale de protection et d’autonomisation des enfants en ligne s’est ouvert le mercredi 21 juin dernier à Brazzaville.
Lancées par le ministre des Postes et Télécommunications, Léon Juste Ibombo, ces assises visent d’une part à améliorer l’expertise nationale en planification axée sur les résultats, en gestion et en identification ou formulation de projet, et d’autre part à promouvoir et de renforcer la participation des autorités, de la société civile et les entreprises concernées au progrès de l’espace numérique.
Les chiffres sur le taux de pénétration de la téléphonie mobile sur le marché congolais bien que satisfaisants, plus de 100% au premier trimestre 2017, interpellent notamment en ce qui l’accès facile des enfants au téléphone connecté.
Un phénomène qui pousse Léon Juste Ibombo à tirer sur la sonnette d’alarme : « La sécurité des enfants en ligne est donc un défi qui se pose à nous dans ce monde en pleine évolution technologique ! Il importe donc au gouvernement de renforcer les dispositions de la loi n°4-2010 du 4 juin 2010 portant protection de l’enfant au Congo, en y adjoignant une dimension spécifique à la régulation du cyberespace dédié aux mineurs », a-t- il lancé.
Les conséquences pourraient être plus graves si on n’y prend pas garde, estime le ministre, car ces enfants peuvent subir une cyberaddiction pouvant engendrer leur désocialisation et impacter leurs résultats scolaires, mais aussi créer des risques de dépendance et des dysfonctionnements de la cellule familiale.
C’est pourquoi, au cours des travaux les participants vont tenter de définir de façon claire les activités criminelles, la capacité de dissuader les abuseurs potentiels et de poursuivre les délinquants ; et de préconiser des mesures proactives pour restreindre et proscrire l’accès à des images abusives.
Pour le représentant de l’Union internationale des Télécommunications (UIT), Emmanuel Kamdem, il faut aller un peu plus loin en visant les images à caractère pornographique, les articles sur l’incitation au suicide, l’incitation à la violence et au terrorisme, le fanatisme religieux, le harcèlement en ligne, le vol d’identité…
Ces assises constituent une étape importante dans la mise en œuvre de l’engagement des dirigeants de la sous-région et la déclaration de Brazzaville du 24 novembre 2016 sur la protection des données à caractère personnel, souligne quant à lui le délégué de la Cééac, Guichard Tsangou.
Notons que cette activité est organisée par le ministère des Postes et Télécommunications, en partenariat avec l’UIT et la Cééac. Le Congo est considéré comme le pays pilote de l’initiative de l’UIT en matière de protection des mineurs en ligne.