Le gouvernement a invité les opérateurs miniers à transférer vers la RDC les 40 % de leurs bénéfices issus des exportations des minerais. Il s'agit ici de rappeller une disposition tout à fait conforme à la législation en vigueur. Face à l'urgence de répondre au manque croissant des devises étrangères sur le marché, les autorités congolaises ont fait état clairement des sanctions en cas de non-application de la loi.
La rencontre entre le gouvernement et le monde minier a eu lieu le week-end, en marge d’une semaine extraordinaire dédiée au secteur minier dans la capitale cuprifère, Lubumbashi. Lors de ces travaux, les autorités congolaises ont établi un diagnostic complet de l’état de santé de l’économie nationale. Il se trouve que le pays a connu une dégrédation continue de la situation de ses finances publiques depuis le début de l'année 2016. La cause principale de cette détérioration est principalement la baisse des cours mondiaux des matières premières. Nous parlons effectivement d’un secteur qui génère au moins 80 % des recettes intérieures du pays. Jean Kapika, ministre national de l’Économie, s’est chargé de restituer aux 1 500 participants représentants des sociétés minières la dernière instruction du président de la République, Joseph Kabila.
En effet, le Code minier encore en vigueur impose aux acteurs du secteur minier de rapatrier par le circuit bancaire 40 % des revenus bruts en devises étrangères de leurs exportations. Comme il l’a reconnu, cette disposition légale n'est pas respectée à ce jour. Face à la violation systématique de la loi, le gouvernement n’hésitera pas à recourir à la méthode forte. Il est prévu de faire appliquer les rigueurs de la loi aux opérateurs miniers réfractaires.
Des solutions durables s’imposent à ce stade pour enrayer la descente aux enfers de la monnaie nationale. Le taux vient de dépasser la barre des 1 500 FC pour un dollar américain sur les différentes places de change de Kinshasa. Et la tendance haussière n’est pas prête à s’arrêter au grand dam des Kinois qui observent avec impuissance la dégradation continue de leur pouvoir d’achat. Pour beaucoup d’analystes, la question politique va également se poser comme une source potentielle d’instabilité de l’économie congolaise au cours des prochains mois. Les chiffres de l’Institut national de la statistique indiquent une hausse généralisée des prix des biens à Kinshasa et en provinces à la suite de la dépréciation du franc congolais. À titre d’exemple, l’on peut citer les céréales, le sucre, la viande, le lait et produits laitiers, les poissons surgelés, les pâtes et même les produits pharmaceutiques. Au courant de la semaine du 19 au 24 juin, l’inflation hebdomadaire s’est située à 1,789 % au niveau national et 1,745 % à Kinshasa. En cumul, elle s'est située à 18,919 % au niveau national et à 18,559 % à Kinshasa. Enfin, en annualisée, les chiffres ont indiqué 43,391 % au niveau national et à 42,490 % à Kinshasa.