Bamako, la capitale du Mali doit accueillir, le 2 juillet, le sommet des chefs d’Etat des pays du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Brurkina Faso, Niger et Tchad), et le président français Emmanuel Macron.
Cette rencontre va orienter la lutte contre le terrorisme dans cette région. Elle servira aussi de nouveau départ des relations entre la France et les pays francophones, la plupart étant des ex-colonies. Les pays de la région attendent l’annonce de leur homologue français, son soutien à la force conjointe contre le terrorisme. Lors du premier sommet du G5 Sahel qui a eu lieu en février, il a été acté, la création d’une force transfrontalière de 5000 hommes avec des soutiens internationaux, notamment l’Union européenne (UE), l’Union africaine (UA).
Une promesse de 50 millions d’euros est venue de l’UE. A l’Elysée on indique que le sommet du 2 juillet marquera une nouvelle étape avec le lancement effectif de cette force conjointe, qui pourra poursuivre les groupes terroristes de l’autre côté des frontières ». Il s’agit d’une force additionnelle à Barkhane et à la Minusma en vue d’amplifier son soutien,
« Pour ce coup d’envoi, la force Barkhane va amplifier son soutien, aider à installer des centres de commandement et systématiser les opérations coup de poing », selon l’Elysée. A cette occasion, Emmanuel Macron annoncera les modalités exactes de ce soutien, qui consistera surtout en équipements, mais pas en troupes supplémentaires pour Barkhane, selon l’Elysée. La force Barkhane (4000 hommes, pour un coût annuel de 400 millions d’euros) accompagnera la future force régionale « dans la durée » jusqu’à ce que « la situation soit pacifiée », a précisé le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, dans une interview au journal Le Monde.
Au-delà de l’apport financier de l’UE, Paris espère déclencher auprès de certains partenaires, l’Allemagne, les Pays-Bas, et la Belgique « une dynamique internationale pour élargir le champ des soutiens » et un « soutien concret » des Etats-Unis. La France souhaite que cette « force soit opérationnelle sur le terrain vers le début de l’automne. A ce moment-là, nous pourrons concrétiser les financements européens et vers la fin d’année ou le début de l’an prochain nous souhaitons que d’autres puissent intervenir ».
Une réunion des contributeurs européens potentiels est prévue après le sommet. La France tient aussi à redynamiser l’accord de paix malien conclu en 2015 à Alger qui « a tendance à s’enliser », en impliquant les autres Etats du G5 Sahel dans le suivi de sa mise en œuvre, dit-on à Paris. La réussite du redressement économique dans les pays du G5 Sahel aura des retombées politiques pour la France qui a besoin de reprendre son rang en Europe et dans le monde.
Cette opération a besoin d’un succès rapide, la stabilité et la démocratisation de la région. Le Conseil de sécurité de l’Onu a adopté récemment à l’unanimité une résolution saluant le déploiement d’une force africaine conjointe des pays du G5 Sahel destinée à lutter contre les jihadistes. Cette résolution est une marque de soutien politique à la force du G5 Sahel et est un message fort envoyé par le Conseil de sécurité qu’il est « uni et ferme face au terrorisme dans le sahel », a déclaré l’ambassadeur de France aux Nations unies François Delattre.