En 2100, mourra-t-on de chaleur ?

Vendredi, Juillet 14, 2017 - 15:30

74% de la population mondiale risquent de mourir de chaud d’ici 2100. C’est ce que révèle une étude parue dans la revue « Nature Climate Change ». Au lieu de sombrer dans la panique, prenant des précautions pour ne pas être victime d’une vague de chaleur.

Une équipe de dix-huit chercheurs américano-britanniques de l’Université d’Hawaï a évalué le risque de « mourir de chaud ». Selon leurs résultats, 1 personne sur 3 pourrait être victime de vagues de chaleur mortelles. Et si l’on ne change rien, le ratio pourrait être de 3 personnes sur 4 d’ici 2100. Pour réaliser cette étude, les chercheurs ont épluché la littérature scientifique sur les cas de mortalité associés à des vagues de chaleur. La canicule de l’été 2003, qui a causé la mort de 70 000 personnes en Europe en est un. Au total, ils ont identifié 783 cas observés dans 164 villes de 36 pays, sur la période de 1980 à 2014. Peu émetteur de gaz à effet de serre, le continent africain est pourtant l’un des plus touchés.

L’étude montre que différentes régions du globe ne sont pas exposées à la menace climatique de manière égale. D’après ces travaux, le facteur déterminant à l’origine des vagues de chaleur mortelles est le duo température élevée et humidité. Les zones tropicales sont ainsi désignées comme les plus touchées, et l’Afrique de l’Ouest est particulièrement exposée. Dans le pire des cas, si l’on ne réduit pas de manière drastique le réchauffement climatique, 74% de la population mondiale seront effectivement menacés par ces vagues de chaleur mortelles ; dans le meilleur scénario, en réduisant le réchauffement climatique à 1°, les risques atteignent « seulement » 48% de la population mondiale. Mais dans un cas comme dans l’autre, l’Afrique de l’Ouest ne sera pas épargnée.

Cela reste une projection, mais le constat est alarmant, car contrairement aux pays du Nord, où l’on peut établir des mesures concrètes à partir de nombreux cas répertoriés, en Afrique de l’Ouest, comme sur la grande majorité du continent, on manque de données. Les effets désastreux du réchauffement climatique frappent déjà l’Afrique. Le rapport se concentre sur les « coups de chaud » mais les conséquences sont déjà nombreuses : sécheresse et inondations rendent les terres impraticables, et menacent les populations de famine et les oblige à se déplacer.

En Afrique de l’Ouest, les économies en souffrent terriblement, l’accès à l’eau dans certains de ces pays est extrêmement limité. Sans parler des impacts sur la santé, les écosystèmes, la sécurité nationale… La liste est longue et les effets vont s’intensifier. La mise en place de solutions d’adaptation au défi climatique coûte très cher. Malgré la mise en place d’un fonds vert de 100 millions de dollars à destination des pays en développement d’ici 2020, la provenance des fonds à lever demeure un problème.

Au-delà des initiatives internationales, chaque année, les pays en discutent à l’UA sans pour autant s’accorder sur des solutions communes. Globalement, les résultats de la lutte contre le réchauffement climatique sont peu visibles. Malgré l’urgence, le chemin vers la prise de conscience et la mise en place de solutions durables est encore long.

Josiane Mambou Loukoula
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