Dans sa dernière lettre d'Afrique centrale, le Trésor français a étudié les éventuels changements structurels dans les économies de la zone Cémac qui pourraient tirer la croissance économique.
Le Trésor français note des changements plutôt légers pour permettre une vraie « émergence ». Pour évaluer les perspectives de croissance de la zone Cémac, le Trésor français a étudié les changements structurels qui pourraient intervenir dans les économies des Etats de la région. Il s'appuie sur une économie basée sur l'agriculture vers une économie orientée vers les services et les secteurs industriels. Dans la zone Cémac, seul le Cameroun se démarque – un peu – des autres pays. La part de l’emploi agricole y a connu une baisse limitée. C'est également le cas de la part de l’emploi industriel. Il est le seul pays de la zone à connaître une baisse durable de la part de l’agriculture dans le PIB, de 24% en 1986-1999 à 20% en 2016. La part des industries extractives a également diminué sur la période. « Cette évolution se fait essentiellement au bénéfice des services, la part de l’industrie hors extraction n’augmentant que d’un point », souligne le rapport.
Un manque d'investissements dans l'industrie
Le Trésor relève de très faibles variations de la part de l’emploi agricole dans les pays de la zone. L’évolution de la part de l’emploi industriel y est également limitée. A priori pas de changements structurels majeurs dans les économies des Etats membres. Par ailleurs, le rapport souligne des inquiétudes du fait de la diminution de la productivité dans l’industrie et dans les pays de la zone, excepté le Tchad, « reflétant essentiellement le manque d’investissements et le vieillissement des équipements ». Le rapport note également un développement modeste des industries non extractives, et une baisse de la productivité de l’industrie qui " interpelle" - L’augmentation de la productivité observée dans le secteur agricole n’augure cependant pas de transformation dans ce secteur. Ce qui résulte moins d’un processus d’intensification que d’"une baisse du nombre de travailleurs dont une partie était sous-employée ", selon le rapport. Pour les auteurs du rapport, les changements structurels symptomatiques de l’émergence d’une économie ne sont donc pas encore visibles dans la zone Cémac. Alors, les pays de la zone « semblent loin d’emprunter la voie de l’émergence qui fut celle des pays asiatiques ».