D’après le communiqué de presse publié le 1er août, par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’allaitement au sein chez les enfants a un impact positif dans leurs vies selon le nouveau rapport publié par le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) et l'OMS, en collaboration avec le Collectif mondial pour l’allaitement maternel, une initiative visant à accroitre les taux d’allaitement maternel à l’échelle mondiale.
L’allaitement au sein chez l’enfant produit des effets nécessaires sur le plan cognitif et sanitaire. Il développe des connaissances et l’éducation de l’enfant. L’allaitement contribue à la prévention des diarrhées et de la pneumonie pendant les six premiers mois de la vie ; à l’amélioration de la nutrition; prévient la mortalité infantile et réduit le risque des maladies non transmissibles.
Le directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus a expliqué que l’allaitement maternel donne un meilleur départ dans la vie de l’enfant. « Le lait maternel a l’effet d’un premier vaccin chez les nourrissons ; il les protège des maladies potentiellement mortelles et leurs donnent tous les éléments nutritifs dont ils ont besoin pour survivre et s’épanouir».
En effet, l’avantage du lait maternel ne se limite pas qu’aux nourrissons. Chez les mères qui allaitent au sein poursuit le rapport, ces dernières bénéficient du risque de réduction des cancers des ovaires et du sein. L’allaitement contribue également à mettre fin à la pauvreté, promouvoir la croissance économique et à la réduction des inégalités.
Par contre, le rapport souligne le non-respect des recommandations en matière d’allaitement ; le manque d’investissement en faveur de l’allaitement dont qu’aucun pays au monde ne respecte ces recommandations. Selon leur tableau d’évaluation, un examen des pratiques d’allaitement réalisé dans 194 pays montre que seuls 40% des enfants de moins de six mois sont allaités exclusivement aux seins.
A cet effet, il faut investir seulement 4,70 dollars par nouveau-né et par an pour porter à 50% d’ici à 2025 le taux mondial d’allaitement exclusif pour les enfants de moins de six mois.
Le collectif mondial pour l’allaitement a appelé les pays à accroitre le financement en vue de faire augmenter les taux d’allaitement maternel de la naissance jusqu’à l’âge de deux ans ; mettre en œuvre dans son intégralité le Code international de commercialisation des substituts du lait maternel et les résolutions pertinentes de l’Assemblée mondiale de la santé au moyen de dispositions juridiques strictes qui soient appliquées et fassent l’objet d’un suivi indépendant de la part d’organisations exemptes de tout conflit d’intérêt.
Il les invite aussi à mettre en œuvre les dix conditions pour le succès de l’allaitement maternel dans les maternités, notamment en fournissant du lait maternel aux nouveau-nés malades et vulnérables; mettre en place des politiques de congés familiaux et d’allaitement sur le lieu du travail, en considérant comme normes minimales les mesures de protection de la maternité de l’Organisation internationale du travail, y compris les dispositions portant sur le secteur informel.
Améliorer l’accès à des conseils qualifiés sur l’allaitement maternel dans le cadre de vastes politiques et programmes d’allaitement menés dans les centres de santé ; renforcer les liens entre les Centres de santé et la population locale ainsi que soutenir les réseaux communautaires qui protègent, promeuvent et encouragent l’allaitement maternel ; renforcer le système de suivi des progrès des politiques des programmes et de financement visant à atteindre les objectifs nationaux et mondiaux en matière d’allaitement maternel.
D’après la publication intitulée Alimenter la santé et la richesse des nations : les raisons d’investir en faveur de l’allaitement maternel, atteindre cet objectif permettrait de sauver la vie de 520.000 enfants de moins de cinq ans et pourrait générer 300 milliards de dollars de gains économiques sur 10 ans, grâce à la réduction des maladies ; des frais de santé et à la hausse de productivité ainsi obtenue. « Dans ces cinq pays de plus grandes économies émergentes du monde : la Chine ; l’Inde ; l’Indonésie ; le Mexique et le Nigéria, le manque d’investissement en faveur de l’allaitement maternel se traduit d’après les estimations par 236.000 décès d’enfants chaque année et un manque à gagner économique de 119 milliards de dollars », explique la publication.
À l’échelle mondiale, poursuit-elle, les investissements en faveur de l’allaitement maternel sont faibles. Chaque année, les gouvernements des pays à revenu faible ou intermédiaire consacrent environ 250 millions de dollars aux programmes d’allaitement maternel et les donateurs ne versent qu’environ 85 millions de dollars supplémentaires.
Le directeur général de l’Unicef, Anthony Lake a souligné que l’allaitement maternel est l’un des investissements les plus efficaces et les plus rentables qu’un pays puisse faire en faveur de la santé de ses plus jeunes habitants ; de la santé future de son économie et de sa société. « En n’investissant pas en faveur de l’allaitement maternel, nous manquons à notre obligation envers les mères et leurs nourrissons et payons une double pénalité : en vies perdues et en possibilités gâchées », a-t-il déclaré.
Encadré
23 pays sont parvenus à un taux d’allaitement exclusif supérieur à 60% dans le monde d’après le tableau d’évaluation de l’allaitement maternel. Il s’agit de : la Bolivie ; République populaire démocratique de Corée; Zambie ; Cabo Verde ; Cambodge ; Erythrée ; Etats fédérés de Nauru ; Iles Salomon ; Kenya ; Kiribati ; Lesotho ; Malawi ; Micronésie ; Népal ; Ouganda ; Pérou ; Rwanda ; Sao Tomé-et Principe ; Sri Lanka ; Swaziland ; Timor-Leste et Vanuatu.
Le collectif mondial pour l’allaitement maternel est codirigé par l’Unicef et l’OMS. Il a pour mission de mobiliser l’appui politique juridique, financier et public en faveur de l’allaitement maternel dans l’intérêt des mères ; des enfants et de la société.