Selon un rapport de la Banque africaine de développement (BAD) en moyenne, l'industrie génère 700 dollars du produit intérieur brut (PIB) par habitant en Afrique, soit moins d'un tiers du rendement en Amérique latine (2 500 dollars du PIB par habitant) et à peine un cinquième de celui de l'Asie de l'Est (3 400 dollars du PIB par habitant).
Le PIB dans le secteur de l'industrie a une incidence sur le PIB global, dans la mesure où la productivité industrielle tire la productivité dans d'autres secteurs. Le Continent n'a donc plus le choix. L'industrialisation est la seule voie sûre pour garantir un développement pérenne.
Le président de la BAD Akinwumi Adesina confirme : « L'Afrique ne doit plus rester au bas des chaînes de valeur mondiales : elle doit avancer pour s'industrialiser rapidement afin d'ajouter de la valeur à tout ce qu'elle produit. L'Afrique doit travailler pour elle-même et ses populations, et cesser d'exporter ses richesses ailleurs ».
La croissance africaine est aujourd'hui à la traîne. Pour les experts de la BAD une croissance durable, inclusive et partagée en Afrique ne sera pas possible sans " l'industrialisation, qui facilitera le changement des activités à faible productivité en celle ayant une forte productivité, par exemple, de l'agriculture à l'agro-industrie, des ressources minérales brutes à des exportations de produits semi-transformées ou transformées, à forte valeur ajoutée, freinant ainsi le taux de chômage élevé et posant les bases d'une plus grande diversification des économies".
De gros changements doivent être opérés en urgence. Car une révolution industrielle doit être soutenue par les progrès technologiques, la réaffectation des nouveaux investissements vers les marchés émergents à haut rendement et en offrant à l'Afrique la possibilité de rattraper son retard de développement.