Kadhitoza : Bwapwa Kumeso ou encore Go la Sape

Lundi, Janvier 7, 2013 - 09:00

De son vrai nom Bwapwa Kumeso, il tient à se faire appeler Go la Sape sur le podium, même si certains ont pris l’habitude de le nommer Kadhitoza, son label. Une griffe connue des fans de Papa Wemba car, depuis près de deux ans, Go la Sape se fait un devoir de l’accompagner sur les scènes de Kinshasa

Kadhitoza est une expression en langues tshokwe et rund (lunda) dont l’équivalent français est « la belle créature ». Engagé dans le mouvement de la Sape depuis 1983, sa passion pour les vêtements, elle, dit-il d’emblée, date de son enfance : « J’aime la Sape, c’est une passion que je ne peux abandonner, car elle m’a apporté beaucoup. J’ai pu, grâce à elle, tisser des relations avec Papa Wemba mais aussi avec de grandes personnalités du pays. »

D’origine Tshokwe, reconnue comme une tribu de remarquables artistes, Go la Sape a d’abord choisi le nom de Kadhitoza parce qu’il sonnait japonais et ensuite pour sa signification. Il met souvent en évidence le masque Pwo qui prend alors la place de la lettre « o » dans la signature de la griffe Kadhitoza, dont les qualités esthétiques frappantes sont une croix de saint André au beau milieu du front surmontée d’une ligne fermée par deux cercles aux extrémités. Il s’agit là, nous a confié Go la Sape, des quatre points cardinaux et des symboles du soleil levant et du soleil couchant.

Styliste autodidacte, couturier, modéliste et sapeur tout à la fois, le créateur de la marque Kadhitoza est spécialisé dans la ligne de vêtements masculins. Papa Wemba, mais aussi Bill Clinton Kalonji, sont des stars musicales qu’il se targue d’avoir habillées. Dans le cas du dernier, il s’agit de la tenue arborée dans le clip de Célébrons l’Afrique, la chanson officielle de la CAN 2012. « Je m’inspire des animaux et j’aime l’extravagance », avoue le vice-champion du concours de la Sape organisé en 2009 sous l’impulsion de Zacharie Bababaswe. Et, sacré champion de Kinshasa en 2011 sur le podium de la Halle de la Gombe, il s’est dit enclin à la « démonstration ».

L’extravagance a une place de choix dans ses créations qu’il aime à « décortiquer et décomposer » lors de ses parades et sorties sur scène. En effet, les tenues Kadhitoza sont faites à chaque fois de multiples pièces. Selon l’animal qu’elle incarne (lion, pigeon, kangourou, paon, perroquet, etc.), une tenue peut se composer d’une bavette, d’un col pastoral, d’une écharpe, d’un gilet, d’une veste, d’un pantalon, d’un lingwanda, sorte de caleçon traditionnel pour homme très proche du lange de bébé, etc. Le styliste nous a affirmé avoir créé diverses tenues dont les plus chargées allaient de 14 à 40 pièces, certaines d’entre elles se prêtant aisément à un double, voire un triple usage ou plus. Une adresse utile pour trouver Kadhitoza, il a pignon sur rue au pavillon 9 du marché de la Liberté. C’est là que le couturier a installé son atelier de confection.

Nioni Masela