À l'échelle mondiale, l'Afrique abrite la moitié du nombre de personnes dépourvues d'eau propre. Des nanoparticules peuvent venir en aide.
Un projet quinquennal axé sur l'utilisation des nanotechnologies pour relever les défis environnementaux en Afrique, comme la contamination de l'eau, s’est vu octroyer des fonds par des organismes internationaux. « L'eau contaminée et une mauvaise aide sanitaire favorisent la transmission de maladies telles que la typhoïde, le choléra, la dysenterie et la Schistosomiase, qui contribuent à la mortalité chez les enfants de moins de cinq ans », a expliqué Edith Amuhaya, professeure adjointe de chimie organique au programme de licence en pharmacie de l'École de pharmacie et de sciences de la santé à l’Université internationale Étas-Unis-Afrique (USIU-Africa).
Le projet, qui vise également à développer des systèmes d'information capables de réduire le coût actuel des méthodes de purification de l'eau, sera mis en œuvre grâce à une collaboration entre l'Université de Rhodes en Afrique du Sud, l'Université d'Ottawa au Canada et l’USIU-Africa au Kenya. « L'objectif principal de cette initiative est d'envisager une alternative et une meilleure méthode d'épuration des eaux. L'avantage de (Nano tech) réside en ce qu'il réduit la probabilité que les microbes développent une résistance antimicrobienne », a indiqué Édith Amuhaya de l’Université internationale États-Unis-Afrique.
Financé à hauteur d’un million de dollars canadiens (environ 800.000 dollars US) par le Centre de recherches pour le développement international du Canada, ce projet permettra aux principaux bénéficiaires que sont les étudiants, de subir une formation aux applications de la nanotechnologie. Selon l'OMS, en 2015, près de la moitié des 663 millions de personnes dans le monde qui n'avaient pas accès à l'eau potable vivaient en Afrique subsaharienne.
« Si la nanotechnologie est renforcée en Afrique, elle pourrait apporter des améliorations notables aux méthodes en cours dans le secteur industriel et contribuer à réduire la pollution de l'environnement », s’est réjouie Catherine Ngila, directrice adjointe de l’Institut Morendat de pétrole et de gaz, basé au Kenya. Et de mettre en garde contre les couts, estimant que les nanotechnologies coûtent cher et exigeront que les chercheurs travaillent en synergie avec les décideurs pour financer et créer des règlements qui guident l'utilisation des nanotechnologies sur le continent, afin d’en garantir le succès. Pour ce faire, la création de laboratoires équipés est nécessaire pour caractériser les nanoparticules dans un contexte où l'Afrique souffre d’un manque criard en matière de capacités.