La saison des pluies annonce ses couleurs. Le décor des routes boueuses et ensablées, des maisons englouties, des quartiers inondés… est planté.
Le Congo connaît une forte pluviométrie. À en croire certaines données météorologiques, les précipitations sont de l'ordre de 1 600 mm par année avec des culminantes en mars-avril et octobre-décembre. Dans les villes de Brazzaville et Pointe-Noire, les pluies qui occasionnent le phénomène d'érosion des sols endommagent les habitations, les quartiers, les canalisations ainsi que d'importants dégâts matériels, laissant libre cours aux plaintes de tout genre.
Bientôt le visage des principales agglomérations du Congo sera manifestement impacté par des inondations, les érosions des sols, l’ensablement des routes. Il n’est pas rare de voir pendant la saison des pluies des câbles et poteaux électriques à même le sol, des arbres déracinés faisant obstruction à la voie publique. Quand les eaux se déversent, il est impossible de les retenir car elles causent des accidents de la route, voire des pertes en vies humaines.
Toitures arrachées, maisons englouties, quartiers entiers inondés, les lits de rivières débordants, voilà comme toujours le visage que présente Brazza la verte et Ponton la belle en saison chaude. Parmi ces catastrophes, les érosions sont les plus redoutables. Pour faire face à ce phénomène de glissement de terrains, un comité interministériel pour lutter contre les érosions à Brazzaville et à Pointe-Noire a été mis en place. Dans sa gestion, il se chargera de prévenir toute catastrophe éventuelle en proposant des réponses adaptées à la question des érosions.
Le phénomène d'érosions, dans ces deux villes du Congo, s’observe souvent dans les quartiers périphériques où les populations occupent parfois des zones non loties ou interdites de construction. C'est le cas à Brazzaville des quartiers Ngamakosso, Massengo, Kombo, Maman-Mboualé, Jacques-Opangault, Mfilou-mikalou, Mfilou-moukondo. À Pointe-Noire, rendez-vous dans les arrondissements Mongo-Mpoukou et Ngoyo pour s’en rendre compte.
La carte mondiale de l'érosivité des sols montre des différences régionales dans l'impact des précipitations. Les zones climatiques tropicales sont les plus vulnérables à l'érosion des sols liée aux précipitations. L'érosion des sols peut augmenter à mesure que les précipitations deviennent irrégulières avec l'évolution du climat. Et le Congo n’échappe pas à la règle.
Ainsi, les régions situées dans les zones climatiques tropicales paient le plus lourd tribut à l'érosion des sols liée aux précipitations. Une étude impliquant des chercheurs de plusieurs nationalités, publiée dans la revue Scientific Reports, a mis au point la toute première base de données mondiale sur l'érosion due aux précipitations. Une carte de l'érosion à l'échelle mondiale a été dévoilée à cet effet. « Si les précipitations offrent une humidité cruciale pour la croissance des plantes, elles constituent aussi l'une des principales causes de la dégradation des sols, appelée érosivité des pluies, menaçant la durabilité de la disponibilité en nourriture et en eau », note l’étude. Face à ce phénomène, il est plus que jamais temps d’évaluer les risques, planifier et mettre en œuvre des stratégies efficaces d’atténuation des impacts et de restauration des sols.