L'Institut Montaigne à Paris a défini 9 conditions de prêts en Afrique
1 Refonder le modèle de financement des institutions internationales Sous impulsion française, refonder au niveau européen le cadre réglementaire qui entoure les institutions internationales en exigeant d’elles un contrôle et une vérification du respect de l’application des clauses dans les projets qu’elles financent. 2 Élargir le spectre d'entreprises bénéficiaires de l'aide publique au développement française Orienter davantage l’Aide Publique au Développement française vers les startups, TPE, PME et ETI. Augmenter les montants dédiés au capital-risque et au capital amorçage, via Proparco et le nouveau fonds entre l'AFD et la Caisse des dépôts et consignations. 3 Renforcer la lisibilité et l'efficacité de notre système d'aide publique à l'export Créer un guichet unique d’accès aux différents outils de financement, d’assurance et d’aide technique à l’export, à destination des entreprises françaises. Réfléchir à l'opportunité de concentrer davantage certains instruments, à terme, au sein d'une banque française de l'export. 4 Aider et Encourager nos entreprises Utiliser les relais institutionnels français dans les organisations de développement pour aider les entreprises françaises à saisir les opportunités offertes par la mise en place d'instruments de financement du secteur privé par les bailleurs de fonds. Utiliser plus efficacement le levier de l'expertise technique comme source d'information et d'influence pour mobiliser des financements. 5 Renforcer notre système d’assistance technique Renforcer notre système d’assistance technique par : la valorisation de l’assistance technique internationale auprès des administrations, pour faciliter la mise à disposition de ces compétences publiques volontaires à l’internationale, et notamment en Afrique ; l’accélération et la finalisation de la fusion des opérateurs publics en charge de la coopération technique internationale, pour améliorer leur capacité à mobiliser l’expertise publique française au seul service des intérêts des pays aidés et des entreprises françaises. 6 Diversifier les offres de formations et accélérer leur développement Favoriser la création de Partenariats publics-privés dans l’éducation, intégrant les entreprises investissant en Afrique, les écoles et universités, étrangères et africaines, et les pouvoirs publics africains. Axer ces PPP sur des compétences à la fois plus techniques et peu développées sur le continent (mathématiques, ingénieurs…) ; les orienter vers le niveau bac-2 / bac+3, par le développement de BTS notamment. Cette diversification et cette massification de l’offre doivent permettre de répondre à l’enjeu déterminant de la formation du middle management, des techniciens, de l'innovation et de la recherche & Développement en Afrique. 7 Favoriser le recrutement d’Africains Faciliter la délivrance de visas économiques et de visas étudiants afin de multiplier les opportunités pour les Africains en France. L’ensemble des démarches administratives nécessaires au recrutement de salariés africains doit procéder de cette même logique de simplification. 8 Rééquilibrer les relations avec l’Afrique : de la "France-Afrique" à "l’Europe Afrique" Dans le cadre du 5ème sommet Afrique-UE, proposer une stratégie claire, renouvelée et coordonnée des politiques européennes en Afrique. En s’appuyant sur le couple franco-allemand, redéfinir les objectifs de développement post-Cotonou, en coordination avec les pouvoirs publics africains. Associer le secteur privé européen, partie-prenante non escamotable, à ces négociations. 9 Promouvoir un discours de restart Promouvoir un "discours de restart" de la France en Afrique porté par les pouvoirs publics, afin de libérer nos entreprises d’une charge historique et politique qui handicape leur développement sur le continent. Ce discours de restart doit libérer les énergies et favoriser l’accès des entreprises françaises aux marchés africains.