L'ancienne ministre française de la Justice, députée européenne, était à Abidjan, en Côte d'Ivoire, en vue de préparer le prochain sommet Union européenne (UE)- Afrique (UA). Elle a rencontré les autorités du pays et en a profité pour se prononcer sur le sort de la monnaie commune à la zone Franc.
Rachida Dati estime que le franc CFA a besoin de réformes. Cette monnaie ne doit plus être imprimée en France et doit changer de nom. Interrogée sur le renforcement du partenariat entre l'Afrique et l’UE au sujet de cette monnaie africaine, elle exige de réformes draconiennes. "L’impression du franc CFA doit quitter la France, et changer de nom, afin de clore ce débat idéologique qui nuit aussi bien à l’Afrique qu’à la France", a-t-elle lancé.
Aussi, elle regrette que le débat prenne des proportions idéologiques au détriment des mutations essentielles, allant dans le sens de l’amélioration des conditions économiques de l’Afrique. Plaidant pour des "réformes en douceur afin d’éviter toute perte de stabilité", elle appelle à ''réfléchir à des réformes en profondeur comme celle de la fin de la parité fixe avec l’euro. Dans tous les cas, ces réformes devront se faire en douceur afin d'éviter toute perte de stabilité ".
La députée européenne intervient un mois après la réunion des ministres des Finances de la zone Franc, tenue en France. Les principaux protagonistes de ce dossier refusent d’évoquer cette éventualité. Pour Paris, il est inopportun d’entretenir la confusion entre les difficultés économiques des pays et l’appartenance à une zone monétaire commune.
Le ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire, pense que les objectifs de garantie de stabilité et de protection des économies des 14 pays de la zone Franc sont bien remplis.
Rachida Dati séjournait à Abidjan à l'invitation du président Alassane Ouattara "pour rendre compte au président du Parlement européen [...] des avancées dans la préparation du Sommet, notamment sur les nombreux défis communs à l'Union européenne et au continent africain, comme le projet pour la jeunesse, la mise en place d'une bonne gouvernance, la lutte contre le terrorisme, la résolution de la crise migratoire et l'adaptation aux changements climatiques".
Abidjan abritera le sommet UA-UE, les 29 et 30 novembre.