Environnement : le gouvernement congolais compte lever le moratoire forestier

Mercredi, Novembre 15, 2017 - 17:00

Le ministre en charge du secteur aurait ouvertement affirmé ces ambitions, lors d’une activité mené tenue le week-end dernier à Kinshasa.

 

Le ministre de l'Environnement et du développement durable, Amy Ambatobe, aurait affirmé, dans un atelier du lancement du processus de la levée du moratoire forestier en RDC organisé le 10 novembre dernier, la volonté ferme du gouvernement de lever cette décision vieille de près de dix ans déjà visant une gestion durable des forêts du pays.

Pour le ministre Ambatobe cité dans la presse, la levée de cette mesure viserait « à garantir la gestion durable des ressources forestières et spécifiques, à collecter et analyser les données pertinentes sur les conditions de la levée du moratoire, à amorcer les consultations entre parties prenantes concernées et à évaluer les acquis déjà enregistrés ».

Mais, note-t-on, la levée de ce moratoire reste jusque là suspendue à trois conditions que sont la publication des résultats définitifs du processus de conversion des titres, la résiliation effective des titres non convertis, ainsi que l’adoption d’une programmation géographique des futures allocations.

Citant les experts du ministère, la source note que les deux premières conditions ayant déjà été réalisées, il ne reste plus que la troisième exigence, qui est l’adoption d’une programmation géographique des futures allocations.

Déjà, des voix se sont levées pour condamner cette position du gouvernement congolais. Dans une déclaration signée à Bonn en Allemagne, en marge des travaux de la Cop 23, des ONG internationales œuvrant dans le domaine de l’environnement dont Global Witness, Rainforest Foundation Norvège, Rainforest Foundation UK, Greenpeace et le Réseau des Ressources Naturelles se sont attaquées à cette perspective envisagée par le gouvernement congolais. Ces organisations ont relevé qu’une expansion de l’exploitation industrielle en conséquence de la levée du moratoire provoquerait un raz de marée de destruction environnementale, d’abus sociaux et de corruption, avec toutes les conséquences que l’on peut imaginer dont une augmentation significative des émissions de gaz à effet de serre.

Au mois de juillet dernier, dans le cadre du respect de ce moratoire, les autorités congolaises ont, en effet, annulé cinq contrats d'exploitation forestière pour avoir été attribués en violation du moratoire de 2002 sur l'octroi de nouvelles concession forestière. "Les contrats concernés ont été attribués en violation de la loi fixant les modalités de conversion des anciens titres forestiers en contrats de concession forestière, du moratoire en matière d'octroi des titres d'exploitation forestière et de la procédure d'attribution des concessions forestières", avait écrit en son temps le ministre Ami Ambatobe. Ces cinq contrats illégaux annulés avaient été passés entre septembre et novembre 2016 par un ancien ministre de l'Environnement, Robert Bopolo, avec des sociétés de droit congolais. Ce dernier avait, pourtant, annulé, en octobre 2016, trois autres contrats attribuant des concessions forestières à deux sociétés chinoises. Le minustre avait relevé  une l'illégalité qui caractérisait ces contrats. La crainte, pour les ONG est que la fin de ce moratoire signe le d

Lucien Dianzenza
Notification: 
Non