Le ministre des Affaires foncières et du Domaine public, Pierre Mabiala, a visité, le 20 janvier, les sites d’érosions dans les quartiers du nord de Brazzaville avec l’objectif de relancer une nouvelle politique de lutte contre ce phénomène
À Brazzaville, le ministère en charge de l’aménagement foncier envisage d'interdire par décret toute occupation afin de protéger les bassins versants. Il va devoir également créer une cartographie des lieux ; construire une corniche ; mettre en place sur ces zones accidentées des plantes de couverture (forêts de protection) pour empêcher l’évolution des ravines ; renforcer le système de protection du couvert végétal et créer un comité d’éveil.
« De 1983 à 1987, il n’y avait aucune maison et la zone avait été déclarée non conforme à la construction. L’érosion de Casis avait été traitée à la suite des occupations. Le ruissellement des eaux de pluie non canalisé multiplie les cas d’érosions. De l’autre côté, il y a des gabillons mais des citoyens inciviques volent la pierre entassée, ce qui entraîne forcément de graves conséquences », explique Aristide Mampouya, président de l’association des propriétaires terriens.
Dans ces zones inconstructibles, l’État n’est pas impliqué dans la vente occasionnelle des parcelles. L'absence de canalisations dans les zones où ruissellent toutes les eaux des parcelles plus ou moins occupées et la disposition de celles qui existent dans le sens de la pente la plus forte sont les principales causes de la dynamique érosive et de la localisation quasi systématique des principaux ravins le long de ces voies très passantes. La solution à ce problème réside donc dans la maîtrise des ruissellements.
L’expansion urbaine de la ville de Brazzaville, sans concertation entre les institutions en charge de l’aménagement, entraîne des problèmes d’érosion dus, pour leur plus grande part, à l’élimination de la végétation qui fixe les sols. « Le gouvernement a traité à coup de milliards cette érosion. Donc au quartier Casis, on ne peut plus parler d’érosion, bien entendu, sous réserve des comportements inciviques des populations. Nous allons interdire la construction au niveau de ce versant et que les propriétaires terriens vendent des parcelles », a indiqué le ministre Pierre Mabiala, chargé des Affaires foncières et du Domaine public.
Les populations ont subi des sinistres depuis le début de ce phénomène, il y a environ dix ans. À l’heure actuelle, l’érosion de cette avenue laisse craindre de nombreux dégâts à la moindre pluie : écroulement des habitations et autres.
Les dernières pluies diluviennes qui se sont abattues à Brazzaville ont aggravé les glissements de terrain. Ce phénomène s’accentue de plus en plus dans le neuvième arrondissement de Brazzaville (Djiri), plus précisément au bord de la route nationale n°2, à l’arrêt Casis ; il progresse en diagonale du Centre national de la radio et de la télévision, à une cinquantaine de mètres de l’Institut des sciences et techniques professionnelles, ainsi qu’au quartier du mont Boukiero.
Le glissement de terrain touche actuellement chaque parcelle et les habitants de cette zone de Brazzaville se sentent abandonnés à leur triste sort. Les jeunes du quartier s’étaient mobilisés pour essayer de bloquer, en vain, le phénomène, en entassant des sacs de sable et en jetant des épaves de voitures dans la crevasse. Plusieurs visites ont été effectuées par les autorités afin de redonner espoir à ces populations plongées dans l'angoisse. De même, une enquête pour le recensement de toutes les victimes a été menée et les familles concernées pourraient, selon les cas, être indemnisées.
Les glissements de terrain ou érosions s’observent à Brazzaville en zones périphériques sur les bassins versants. Dans ces zones inconstructibles, il n’existe pas de lotissements, d’édifices ou d’aires de jeux et parfois l’éclairage public manque.
« L’occupation anarchique des parcelles sera traitée rigoureusement en 2014, car les actes inciviques des citoyens et des propriétaires terriens, inconscients de leur gravité, interpellent même le président de la République », a indiqué le ministre Pierre Mabiala.