Doté d'une capacité totale de quarante-six mégawatts et d'un coût global de cent cinq milliards de francs CFA, l'ouvrage sera construit en deux phases de vingt-trois mégawatts chacune.
Annoncé depuis 2014 et initié par Biokala, une filiale du groupe agro-industriel ivoirien Sifca, le projet Biovea porte sur la construction et l'exploitation d'une centrale à biomasse à Aboisso, ville située à environ une centaine de kilomètres à l'est d’Abidjan. Ce projet unique en Afrique - mis en œuvre par EDF et Sifca - permettra une interconnexion au niveau national.
Selon le gouvernement ivoirien, la première phase devrait être opérationnelle dans le courant du « dernier trimestre 2020 ». La centrale d'Aboisso va produire de l'électricité à partir des résidus issus de l'exploitation des plantations de palmier à huile de la région, notamment les feuilles et troncs de plants. Cet approvisionnement en matière végétale proviendra des trente-neuf mille hectares de plantations de palmier à huile gérées par Palmci, une autre filiale du groupe Sifca, qui devrait en plus s'appuyer sur les plantations villageoises du pays avec des retombées financières.
Au vu de l’offre énergétique nationale essentiellement fournie par près de soixante centrales thermiques (85%) implantées un peu partout dans le pays, le gouvernement se félicite de « l'intégration plus accrue des énergies renouvelables pour assurer l'équilibre du mix énergétique ». Pour atteindre son émergence, la Côte d'Ivoire compte doubler, d'ici à 2020, sa production énergétique qui est actuellement à deux mille mégawatts. Et pour y parvenir, les autorités du pays ont développé un plan privilégiant l'hydroélectricité et les énergies renouvelables au gaz.
La centrale sera à l'origine de mille emplois directs et indirects en plus de « l'augmentation des revenus des planteurs et l'amélioration des conditions de vie de la population rurale concernée » et la « réduction des pertes sur le réseau transport-distribution de par sa localisation géographique », indique le communiqué du gouvernement ivoirien.
Sifca n'est pas le seul initiateur du projet Biovea. Les firmes françaises EDF (partenaire technique) et Bouygues sont parties prenantes. Ces associés seront liés par un « accord tarifaire » entre le promoteur et le gouvernement, lequel précisera les conditions d'achat de l'énergie produite qui sera intégrée au réseau électrique ivoirien.