Le secteur de la défense a une place importante en Russie, 2e exportateur d'armement au monde, selon le classement du Britannique Jane’s. Plusieurs pays africains sont ses clients en armement depuis la fin des années 1960, mais Moscou est en train de diversifier ses offres dans le continent noir.
L'armement et l'aide militaire de la Russie ont participé à la lutte de l'Ethiopie contre l'Italie, et à l'indépendance de l'Angola en 1975. Parmi les plus gros clients de Moscou en la matière, on peut citer l’Algérie, classé 3e en 2016 avec des achats de 924 millions de dollars, derrière l’Inde et la Chine. L’Algérie est la 2e puissance armée en Afrique après l’Egypte et la 26e au monde selon Global Firepower. On peut aussi citer l’Ouganda, qui vient de commander des dizaines de chars et huit classeurs Soukhoi Su-30.
On peut ajouter le Soudan, qui a récemment commandé des équipements militaires russes pour se "protéger des actions agressives de Washington", avait déclaré son président, Omar el-Béchir; le Zimbabwe, l’Afrique du Sud, le Burundi, le Burkina Faso qui essaient de renforcer leurs liens militaires avec la Russe.
Moscou et Le Caire vont organiser leurs premières manœuvres militaires conjointes de l’histoire, en Russie. L’objectif est d’élaborer des approches conjointes concernant les assauts aéroportés, la formation pour les entraînements et les combats. En novembre dernier, le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev, a signé un décret ordonnant la négociation d’un accord final avec Le Caire à Moscou concernant l'utilisation commune des bases aériennes des deux pays.
Le nucléaire, un secteur pour pénétrer en Afrique
La Russie a trouvé un autre secteur pour re-pénétrer en Afrique. Il s'agit de l'énergie nucléaire, intéressante dans la production de l'électricité, à travers la société Rosatom. C'est le cas du Nigeria, avec qui Moscou a signé un mémorandum d’entente portant sur la construction d’un centre multifonctionnel de recherche scientifique sur le nucléaire. C'est également le cas avec le Kenya, où Rosatom a signé un mémorandum, et avec la Zambie dans la mise en œuvre de son programme nucléaire. On peut ajouter l’Afrique du Sud et l’Ouganda. Que des pays d'obédience anglophone.
La valeur ajoutée de Moscou dans les Hydocarbures en Afrique
La société russe des hydrocarbures, Rosneft, a acquis récemment 30% d'intérêts en Egypte et se prépare à investir en Libye et au Mozambique (qui détient les plus grandes ressources d’hydrocarbures d’Afrique subsaharienne). Au Ghana, on a vu l'arrivée du géant russe Gazprom, qui vient de conclure un accord de 250 millions m3 de gaz par jour sur douze ans à partir de 2019.
Gazprom a étendu ses tentatucules jusqu'au Cameroun, après obtension des droits exclusifs sur le gaz des champs Sanaga Sud et Ebome. Ajoutons la société russe Rosgeo, appelée à aider PetroSA à développer une projet d'environ 400 millions de dollars en Afrique du Sud, et Zarubezhneft, une compagnie pétrolière russe qui va assister Gabon Oil Company à exploiter son site de Mboumba.