Environnement : un scientifique alerte sur l’avancée de l’océan vers les terres à Moanda

Mercredi, Janvier 3, 2018 - 14:24

Le Pr Albert Kabaselea prône la mise en place de la police environnementale qui sera chargée de mener des actions susceptibles de soutenir la population, victime des conséquences inévitables des changements climatiques, et de lutter contre ce fléau.

 Docteur en sciences spatiales et physique des satellites du climat, le Pr Albert Kabasele Yenga Yenga a alerté sur l’avancée de l’océan vers les terres à Moanda, dans le Kongo Central. Dans un document intitulé « Transition énergétique et technologies vertes dans le cadre de la cop23: quels avantages pour la RDC? » dont l’Agence congolaise de presse a fait écho, ce scientifique donne une preuve des bouleversements climatiques, dus aux causes profondes engendrées par le changement climatique.

Cité par la source, le Pr Albert Kabasele révèle qu'à Moanda, la marée haute a augmenté au fil de temps de soixante-quinze centimètres de hauteur de plus par rapport aux valeurs normales. « Signe de stress océanique à Banana, au Km 5, et à Nsiamfumu, dans la même province », a précisé cette agence.

Mise en place de la police environnementale

Dans ses explications de ce phénomène, le Pr Kabasele a noté que l’érosion des sols côtiers était lente, avec au moins quinze mètres des terres gagnées par l’océan, soit une célérité maximale d’avancement de mer de trois millimètres par jour, de 1986 à 1998. Alors que de 1998 à 2006, elle était ultra-rapide, avec au moins trente-quatre à quarante mètres des terres gagnées par l’océan, soit une célérité maximale d’avancement de mer de 12,4mm par jour. Et, a-t-il ajouté, de 2006 à 2016, l’érosion des sols était trop lente avec au moins six mètres des terres gagnées par l’océan, soit une célérité maximale d’avancement de mer de 1,55 mm par jour, une moyenne d’avancement de l’Océan dans les terres de Moanda de 5,65mm par jour.

Par ailleurs, dans ses conclusions, le scientifique a notamment plaidé pour la mise en place de la police environnementale, qui aura, entre autres, comme missions de mener des actions susceptibles de soutenir la population, victime des conséquences inévitables des changements climatiques, et de lutter contre ce fléau.

Pour le Pr Kabasele, qui est également expert physicien du climat à la Convention- cadre des Nations unies sur le changement climatique basée à Bonn, tous les chaos vécus par les pays sous-développés ne proviennent pas du réchauffement climatique. Mais, a-t-il affirmé, les inondations en Ituri, à Boma au Kongo Central, les feux des forêts au Katanga et l’érosion côtière à la côte atlantique doivent avoir un lien avec le réchauffement climatique et les préjudices subis doivent être payés, parce que ce sont des dommages qui engendrent même des pertes en vies humaines.

Lucien Dianzenza
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