Initiative mondiale sur les tourbières : les deux Congo vont co-organiser la 3e réunion des partenaires

Lundi, Février 12, 2018 - 17:00

Les gouvernements des deux pays, représentés par leurs ministres de l’Environnement, ont élaboré un communiqué conjoint  traduisant leur engagement  de co-organiser cette rencontre, le 10 février, à Kinshasa.

 

Les délégations des deux parties, conduites par le Dr Amy Ambatobe Nyongolo, ministre de l’Environnement et développement durable de la RDC, et Arlette Soudan-Nonault, ministre du Tourisme et de l’environnement de la République du Congo, ont échangé sur l’importance des tourbières que partagent les deux pays ainsi que sur la troisième  réunion de l’initiative mondiale sur les tourbières (IMT) qui aura lieu à Brazzaville, du 21 au 23 mars, sur le thème « Valoriser les tourbières pour la population et la planète ».

Selon le communiqué conjoint lu par la ministre Arlette Soudan-Nonault, les deux parties ont réaffirmé l’excellence des relations fraternelles qui existent entre les deux Etats et réitéré leur engagement à renforcer leur collaboration dans la protection de l’environnement et la valorisation des tourbières récemment découvertes dans la cuvette centrale du Bassin du Congo pour assurer l’équilibre climatique. 

Les deux Congo, soucieux de respecter les engagements pris à la 21e conférence des Parties (COP21) à la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques contenus dans l’accord de Paris, et considérant le rôle que jouent les tourbières dans l’atténuation des changements climatiques, ont décidé de créer un comité conjoint de la 3e réunion sur l’IMT qui se tiendra à Brazzaville.

Sensibliser la population à l'importance des tourbières

En plus des comités nationaux d’organisation qui doivent être mis en place dans chacun des deux Etats, les deux parties ont conclu un protocole d’accord pour la mise en place d’un organe de gestion conjointe à l’issue de la tenue de la troisième réunion. Elles ont aussi suggéré l’implication politique, au plus haut niveau, des chefs de gouvernement des deux pays pour présider l’ouverture solennelle de cette importante réunion. Il en est de même des autres ministères sectoriels clés. Les deux Congo ont décidé également de continuer à sensibiliser la population à l’importance des tourbières ainsi qu'à leur protection ; d’obtenir des garanties d’accompagnement idoines sous forme de financement, de renforcer des capacités et de transfert de technologie en vue d’assurer une contrepartie suffisante à la gestion durable des tourbières et du bien-être de la population riveraine ; d’encourager les partenaires techniques au développement, notamment l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, le Programme des Nations unies pour le développement et l’Organisation des Nations unies pour l’environnement à poursuivre l’appui et l’accompagnement dans les préparatifs de la réunion de Brazzaville.

Une compensation pour les pays abritant les tourbières

A l’issue de la signature de ce document, le ministre  Amy Ambatobe Nyongolo a déclaré que les deux pays attendent beaucoup de cette conférence. « La signature de ce communiqué conjoint montre les rôles que jouent les tourbières, et par rapport à cela, les deux parties doivent savoir comment les conserver, les protéger et les préserver. », a-t-il déclaré, demandant aussi une certaine compensation pour que la gestion durable soit assurée par les pays qui ont l’essentiel des tourbières à travers le monde.

Notons qu’un document publié à cette occasion indique qu’un puits de carbone contenant trente milliards de tonnes de dioxyde de carbone piégé dans une tourbière dans la partie centrale du Bassin du Congo, entre les deux Congo, découvert en 2017, a suscité un vif intérêt auprès des scientifiques et des décideurs politiques, au-delà des secteurs et des frontières nationales. Cette tourbière, qui occupe une superficie de 145 000 km2, est la plus importante des tropiques et regroupes 30% du dioxyde carbone des tourbières tropicales. Le stock de carbone qui est piégé dans cette tourbière équivaut à trois ans d’émissions mondiales liées aux énergies fossiles, ou à vingt années d'émissions des Etats-Unis liées aux énergies fossiles ou autant que l’ensemble du carbone stocké au-dessus du sol dans les 228 millions hectares des forêts du Bassin du Congo.

Bruno Okokana
Légendes et crédits photo : 
Photo 1 : Les deux ministres se saluant après la signature du communiqué conjoint Photo 2 : Les deux ministres lors de la lecture du communiqué conjoint, au Jardin botanique
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