Dans son discours sur l’état de la nation, le 28 novembre, le président de la République est revenu sur l’urgence, sinon la nécessité pour le gouvernement, de remplir un certain nombre d’objectifs susceptibles d’influer positivement sur l’essor économique du Congo. Il a notamment évoqué les pesanteurs qui plombent le processus de création des entreprises ainsi que, « les contrôles intempestifs et désordonnés » à l’origine de la mauvaise santé du secteur privé dans notre pays.
Ce propos du chef de l’Etat fait écho à la lancinante problématique de l’amélioration du climat des affaires, sujet sur lequel, pour dire les choses de façon directe, visiblement l’exécutif traîne les pieds : « Je demande au gouvernement d’accélérer la réforme des codes usuels engagée depuis plus de dix ans », a ordonné le président de la République citant par leur nom ces différents outils juridiques : code civil, code de procédure civile, code pénal, code de procédure pénale, code de l’organisation judiciaire.
Dix ans et plus, le temps mis par le gouvernement pour accélérer les réformes préconisées dans le but d’améliorer l’environnement des affaires est évidemment long. Pour le président de la République, à juste titre : « Seule une justice impartiale et un contrôle d’Etat performant pourront nous garantir un service public de qualité et nous aider efficacement à lutter contre la corruption et les autres antivaleurs ».
En définitive, sans conclure tout à fait sur ces dysfonctionnements récurrents, tant que le gouvernement n’engagera pas les réformes attendues dans les secteurs les plus significatifs de la grande administration publique ; tant que les instruments de lutte contre la corruption dont la mission est de contribuer à la réalisation de cet objectif ne feront que l’objet de seules réunions de sensibilisation, parfois même de marches dédiées, les pesanteurs s’inviteront à la table de la performance pour la rendre encore un peu plus lourde et inopérante. Les temps présents obligent à faire plus.