Les modes changent, se démodent et rebondissent. Ainsi le col Mao, longtemps en vogue chez les adultes, notamment parmi les partisans du communisme fidèles à leur icône, Mao Zedong, qui en était habitué quand il était à la tête de la République populaire de Chine, a gagné le cœur de plusieurs férus de la mode d'aileurs et du Congo.
Depuis que des grands couturiers occidentaux comme Pierre Cardin ou Giorgio Armani se sont approprié le col Mao, ce style n’est plus l’exclusivité de la mode chinoise. Aujourd’hui, beaucoup de jeunes, filles comme garçons, n’hésitent pas d’imposer aux couturiers des modèles de veste, de chemise ou de robe avec un col Mao.
Loin de se conformer aux communistes, l’époque étant révolue, et hormis le goût de chacun, la plupart semblent se démarquer de la cravate ou du nœud réservé souvent aux grandes cérémonies. En effet, le col Mao se porte généralement sans cravate ni nœud.
Xavier Mikef, un jeune sapeur de Bacongo, aime porter dans ses beaux jours ses chemises sur mesure avec un col Mao, confectionnées sous la forme d’abacost (abat le costume), un modèle hérité du régime de Joseph Désiré Mobutu, l’ancien président du Zaïre, l’actuelle République démocratique du Congo. Selon lui, il se sent pépère et responsable dans cette tenue, soit « une manière pour lui de se faire respecter au milieu des grands comme un vrai playboy ». Quant à Djani Merveille, habitant à Poto-Poto, elle pense que « le col Mao n’est pas que l’apanage des hommes. Beaucoup de types de vêtements de femmes sont pourvus d’un col Mao, liquettes, chemisiers, robes de chambre, vestons…ce col rend en tout cas belle et photogénique ».
Excepté son usage civil, le col Mao agrémente certains uniformes professionnels, par exemple ceux des hommes d’Églises, des juristes, des médecins ou des militaires, ou encore de certaines personnalités savantes. Cependant, quelle que soit la motivation de la personne qui porte un habit muni d’un col Mao, cette façon classique de s’habiller dénote simplicité et moins d’extravagance.