Le regroupement d’associations de la société civile oeuvrant dans la gouvernannce des ressources naturelles se dit ravi, après que les autorités nationales ont été sensibles à leur plaidoyer sur la protection des ressources en eaux.
Le projet du transfèrement des eaux de la rivière Oubangui vers le lac Tchad (Transaqua) continue de préoccuper les ONG en République démocratique du Congo (RDC), notamment la Coalition des organisations de la société civile pour le suivi des réformes et de l'action publique (Corap), qui avait formulé quelques recommandations à propos. Celle-ci se réjouit de la prise en compte de ces recommandations, s'appuyant, par exemple, sur la réponse du ministre de l’Environnement à la motion d’information sur cette problématique devant les députés nationaux.
La Corap a, en effet, relevé la recommandation faite au parlement d’insérer à l’ordre du jour de la session de mars la question de ce projet. « À cette recommandation, une motion d’information sur la problématique du transfèrement des eaux de la rivière Oubangui vers le lac Tchad a été adressée par l’honorable Patrick Mayombe. À cet effet, à l’ordre du jour de la plénière du mardi 4 avril, le point sur l’audition du ministre de l’Environnement sur la problématique du transfèrement des eaux de la rivière Oubangui vers le lac Tchad a été inscrit », a expliqué le secrétaire technique de la Corap, Emmanuel Musuyu.
Quant à la recommandation liée à l’interpellation du Premier ministre par une question orale avec débat sur ce projet et sur la délégation du pouvoir représentatif de la nation à des personnalités n’ayant pas qualité, le secrétaire technique de la Corap a noté que c’était plutôt le ministre de l’Environnement qui a été interpellé. « Ce dernier, en donnant la position du gouvernement de la RDC, a signifié que par conséquent, toute déclaration tendant à faire croire à l’opinion que la RDC aurait accepté ce transfèrement des eaux de l’Oubangui ou du fleuve Congo vers le lac Tchad n’engage ni de près ni de loin le gouvernement », a-t-il souligné.
À une autre recommandation au gouvernement de définir clairement sa position en se référant à la Constitution et à la loi n° 15/026 du 31 décembre 2015 relative à l’eau, le ministre de l’Environnement a notamment fait observer que « tout transfèrement des eaux du fleuve Congo vers le lac Tchad est conditionné par des études préalables ». Ce qui, d’ailleurs, selon lui, exclurait tout transfèrement à partir de l’Oubangui, avec possibilité de l'envisager à partir de l’embouchure du fleuve Congo. Le ministre, qui n’a pas rejeté une consultation in fine du peuple par voie de référendum comme l’exige la Constitution en son article 214, alinéa 2, et la loi relative à l’eau en son article 53, a, en outre, signifié que c’était à la suite d’une invitation qui lui a été adressée pour participer au Forum de haut niveau sur l’investissement dans l’eau et l’énergie de la SADEC en Swaziland, en juillet 2017, qu’il a découvert que la SADEC avait réalisé des études de faisabilité sur le projet Transaqua.
Devant cette réalité, la Corap pense que pour assurer un bon suivi de ce projet, la société civile congolaise doit mener des recherches afin de retrouver les documents importants en rapport avec ce projet, entre autres, l’étude de faisabilité produit par la SADEC. Mais elle doit également intensifier le plaidoyer au niveau international, pour que ce projet n’aboutisse pas sans études de faisabilité et dans la violation des textes nationaux ainsi que certains accords internationaux. La Corap attend donc de la communauté nationale de rester très vigilante et debout pour protéger ses ressources en eaux.