Commerce en Afrique centrale : le comité de facilitation des échanges a adopté sa feuille de route

Mercredi, Mai 2, 2018 - 16:00

Déclinant les actions prioritaires à mener en vue de la mise en œuvre de l’Accord sur la facilitation des échanges (AFE) de l’Organisation mondiale pour le commerce (OMC) en Afrique centrale, le comité a adopté la feuille de route au cours de la réunion de lancement qui s’est tenue du 30 avril au 1er mai dans la capitale économique du Congo. L’activité a été animée par les experts de la CEEAC, de la CEMAC et de la CNUCED.

C’est en décembre 2013, lors de la 97e conférence ministérielle de Bali en Indonésie, que les pays membres de l’OMC ont conclu cet Accord sur la facilitation des échanges qui est entré en vigueur le 22 février 2017. Cela, à la suite de sa ratification par les deux tiers des membres de l’OMC. Ledit accord a pour objectif de stimuler le commerce et la compétitivité ainsi que de favoriser une croissance économique durable dans les pays. L’AFE oblige chacun des membres l’ayant ratifié à améliorer ses procédures douanières, la transparence et l’efficacité ainsi que de favoriser la coopération entre les agences aux frontières et le secteur privé.

Cependant, sa mise en œuvre permettra de relever les nombreux défis en matière de facilitation du commerce qui constituent de véritables entraves au processus d’intégration régionale en Afrique central. Une réalité mise en évidence par une étude de la CEA, a indiqué Marie-Thérèse Chantal Mfoula, secrétaire générale adjointe de la CEEAC, chargée du développement de l’intégration physique, économique et monétaire, représentant le secrétaire général de la CEEAC. Ladite étude a révélé que c’est au cours du processus de transfert aux frontières que les procédures relatives au transport, à l’entreposage, à la manutention et aux douanes affectent considérablement le relèvement des coûts de l’exportation de la marchandise jusqu’à les rendre non compétitifs sur les marchés internationaux. «Pour illustrer cette situation déplorable qui nous est hélas familière, la Commission de l’Union africaine a récemment rappelé qu’en moyenne, les retards aux douanes africaines sont plus longs que dans le reste du monde : douze jours dans les pays d’Afrique subsaharienne en comparaison avec sept jours en Amérique latine, moins de six jours en Asie centrale et de l’Est et un peu plus de quatre jours en Europe centrale et de l’Est. Ces retards sont des surcoûts pour les importateurs et exportateurs. Et ils font monter les coûts des transactions commerciales entre les pays africains. En effet, chaque jour perdu à cause des procédures douanières ou apparentées correspond à des taxes supplémentaires. Chaque jour de retard réduit le volume des exportations africaines d’environ 1%, d’après certaines estimations », a-t-elle a insisté.

Pour sa part, Youssouf  Koné, représentant de la BAD, a souligné que, selon les estimations de l’OMC, la mise en œuvre de l’AFE pourrait entraîner une réduction de 14,5% en moyenne du cout du commerce. L’impact en matière de développement sera aussi important. Pour une appropriation de l’AFE au niveau de l’Afrique centrale, la CEEAC et la Cémac ont pris l’initiative de mettre en place le Comité régional de facilitation des échanges en Afrique centrale. Plate-forme régionale de dialogue public-privé, de partage de connaissances et d’expérience au service des réformes en matière de facilitation des échanges. Ce comité a pour objectif global de renforcer la cohésion régionale autour de la mise en œuvre de l’AFE en vue d’une insertion réussie des États membres de la CEEAC à la dynamique d’intégration commerciale continentale et mondiale.

La première réunion marquant le lancement de ce comité a été organisée avec l’appui technique et financier de la BAD et de la CNUCED. Les travaux ont permis, entre autres, de  partager l’expérience des pays de l’Afrique centrale sur la création, la mise en place et le fonctionnement de leurs comités nationaux de facilitation des échanges, présenter le projet d’appui institutionnel à la mise en œuvre de l’accord sur la facilitation des échanges, examiner et valider le texte relatif à la création et à la mise en place d’un comité régional de la facilitation des échanges en Afrique centrale, mettre en place un cadre institutionnel de suivi de l’AFE au niveau régional.

Au cours des travaux, les participants (experts de la CEEAC et de la Cémac, des représentants des États, de la CNUCED, du secteur privé, du Cicos et autres) ont aussi suivi des exposés, examiné et adopté la feuille de route du CRFE Celle-ci décrivant les actions prioritaires à mettre en œuvre par toutes les parties prenantes de façon concertée. Ses objectifs spécifiques sont : mettre en place, au niveau institutionnel de suivi de l’AFE; identifier les actions prioritaires à mener en matière de réformes ; mobiliser les ressources nécessaires pour la mise en œuvre et fournir un accompagnement technique des parties prenantes pour la mise en œuvre, assurer le suivi-évaluation, au niveau régional de la mise œuvre de l’AFE.

Notons que la réunion du comité s'est déroulée en présence d'Ounimet Fred Jonas Matokot, Michel Niama, directeur de cabinet représentant le ministre congolais du Commerce, des Approvisionnements et de la Consommation, qui a ouvert et clôturé lesdits travaux, ainsi que de Michel Niama, commissaire aux marchés communs, représentant le président de la Cémac.

  

 

 

 

 

 

Lucie Prisca Condhet N’Zinga
Légendes et crédits photo : 
1-Une vue du présidium lors de l'ouverture de la réunion 2-Photo de famille lors de la clôture de la réunion
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