André Kanga a prêté serment le 21 février au palais de justice de Brazzaville, devant les juges. Dans les prérogatives de l’institution qu’il préside, le directeur de l’ANIF devra désormais mener une lutte acharnée contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme au Congo.
Nommé par décret présidentiel daté du 31 octobre 2012, pris en conseil des ministres, le directeur de l’ANIF a pris officiellement ses fonctions le 21 février après une longue réquisition faite par le procureur général, Corneille Moukala-Moukoko, conformément aux textes en vigueur.
Ainsi, après ce cérémonial préliminaire, l’impétrant, main droite levée, a procédé au récital de la formule consacrée, sous l’œil vigilant de la Cour.
«Je jure d’accomplir loyalement mes missions au sein de l’Agence nationale d’investigation financière, dans le respect du règlement de la Cemac et des dispositions prises pour son application», déclaré André Kanga.
En effet, l’agence nationale d’investigation financière qu’il préside désormais, est un service public de renseignements financiers. Elle est rattachée au ministère de l’économie et des finances et dotée d’une autonomie financière.
Cette structure nouvellement crée a pour missions de recevoir, traiter et de transmettre aux autorités judiciaires compétentes, tous les renseignements propres à établir l’origine des sommes, ou la nature des opérations faisant l’objet de déclarations de soupçon, au titre de la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.
L’ANIF a aussi la responsabilité de recueillir et de centraliser tous les autres renseignements et documents qui lui sont adressés ; d’obtenir de l’autorité publique ou personne physique ou morale, la communication des informations et documents, dans le cadre des investigations qu’elle entreprend à la suite d’une déclaration de soupçon.
Cette institution qui est une recommandation de la Cemac, intervient aussi quand il s’agit d’analyser les déclarations de soupçon reçue sur la base de toutes les informations complémentaires, crédibles, pouvant établir de façon claire, l’origine des sommes ou la nature des opérations faisant l’objet des déclarations recueillies, aussi bien auprès des organismes que des administrations intervenant dans la lutte contre ce fléau.
Cependant, pour accomplir sa lourde et délicate mission, l’ANIF devra donc travailler en symbiose avec plusieurs institutions publiques et privées, et des individualités. Il s’agit, entre autres, du trésor public, la BEAC, les changeurs manuels, les sociétés de transfert de fonds, les gérants, propriétaires et directeurs des casinos et établissements de jeux, mais surtout avec les services judiciaires.
André Kanga qui dirige désormais cette structure est titulaire d’une licence en gestion, option finances et banque. Il a obtenu, par la suite, d’autres diplômes supérieurs dont un DESS à l’institut technique de banque de Paris en France ; un autre arraché à l’institut technique de paris, option bourse et marché financier. Il a suivi aussi une formation à l’institut du fonds monétaire international, option programmation et analyse monétaire.
Dans sa carrière professionnelle, il a occupé plusieurs postes administratifs.