La cérémonie s’est déroulée le 19 juin, au quartier Tchimbamba, dans le premier arrondissement Emery-Patrice-Lumumba.
Le projet intitulé « Soutien aux stratégies locales de renforcement des acteurs du développement durable », cofinancé par l’Union européenne (UE), va se réaliser sur une durée de trois ans dans les départements de Pointe-Noire et du Kouilou. Il vise quatre objectifs, à savoir améliorer les connaissances de la société civile congolaise sur les enjeux environnementaux ; développer des actions collectives pour mieux préserver le milieu marin et côtier ; appuyer les initiatives environnementales des acteurs du développement durable qui les portent et renforcer les capacités de Renatura Congo. Plusieurs activités sont prévues dans les deux départements, notamment des animations pédagogiques, des émissions télévisées et radios, des évènements culturels autour de l’environnement et autres.
L’ONG va aussi poursuivre les activités sur le terrain pour améliorer les connaissances sur les tortues marines et les protéger au mieux, l’organisation des pontes sur l’ensemble des plages en dehors du parc de Conkouati ainsi que le développement du programme pour la libération des captures accidentelles dans les filets, en collaboration avec les pêcheurs locaux. Une formation sera organisée pour une harmonisation des pratiques et de la collecte des données qui seront partagées aux décideurs politiques et aux projets nationaux.
En vue de renforcer le rôle d’acteur de la société civile, un collectif de la mer sera créé. Celui-ci regroupera les ONG de pêcheurs artisans, les représentants syndicaux des pêcheurs industriels et les ONG de conservation. Et pour permettre un développement et une bonne structuration du tissu associatif, Renatura Congo a mis en place un programme d’adhésion à son écocentre qui permet aux associations de bénéficier des formations, d’un accès internet et autres. Dans ce cadre, des formations en informatique ont été initiées. Un cursus de trois mois sur la formation en montage de projet est en cours jusqu’au mois d’août. « L’objectif, d’ici à la fin de cette année, est de lancer un appel à candidatures pour deux bourses d’une enveloppe de deux millions de francs CFA chacune à destination de ces OSC adhérentes», a souligné Nathalie Bréheret, directrice de Renatura Congo.
D’après elle, au terme de ce projet, les acteurs de la société civile seront mieux outillés pour affronter les nombreux défis que pose le Congo dans son développement. Renatura aura augmenté sa crédibilité sur les questions liées à la préservation des écosystèmes marins et plus largement en tant qu’ONG active pour l’environnement. Le Congo sera ainsi le premier bénéficiaire de ce projet, à travers le renforcement d’un des piliers majeurs de la société, son tissu associatif et citoyen. Michelle Walsh, chargée de coopération à la délégation de l’UE en République du Congo, représentant l’ambassadeur de l’UE, a évoqué l’aspect fédérateur de ce projet de Renatura. « Ce projet, qui s’inscrit pleinement dans le cadre des actions de soutien de l’UE à la société civile congolaise, est un fer de lance pour la structuration et la mise en réseau des associations travaillant dans un même domaine », a-t-il indiqué.
Notons que ce nouveau projet de Renatura Congo fait suite au précédent intitulé « Protection des tortues marines et de leur habitat en République du Congo». Il a été réalisé de 2015 à 2017 dans les deux départements, avec le soutien toujours de l’UE. Il a eu pour objectif général de maintenir l’équilibre écologique à travers quatre objectifs principaux : réduire la perte de la biodiversité, renforcer le partenariat autorités locales/société civile ; améliorer la connaissance scientifiques sur le milieu marin et côtier ; améliorer les conditions de vie des communautés locales. Il a permis également de mettre en œuvre de nouvelles activités et d’asseoir la maturité de l’association (construction écocentre, élargissement du champ d’action, agrandissement de l’équipe, multiplication des partenaires).
Ce premier projet a atteint ses objectifs au regard des résultats enregistrés, entre autres, l’amélioration des connaissances scientifiques, la diminution des actes de braconnage des tortues marines (taux de braconnage des tortues marines en ponte actuellement inférieur à 1% contre 100% en 2001 ; taux de braconnage des nids inférieur à 2% contre 100% en 2001). Il y a aussi l’amélioration des pratiques de pêche (quarante-sept patrouilles de surveillance en mer et près de soixante navires contrôlés en infraction avec la loi pour ce programme mené depuis 2015 en partenariat avec le ministère de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche et avec l’appui de Total E&P Congo). Malgré cela, comme l’a signalé Gaston Okondza Ngassiki, directeur interdépartemental de la pêche Pointe-Noire/Kouilou, ce secteur, dans ces deux départements, est encore confronté à d’autres maux comme le transbordement illégal des produits et la pêche.