Migration : tensions à la veille d’une rencontre informelle

Samedi, Juin 23, 2018 - 18:15

A l’invitation du président de la Commission européenne (CE), Jean Claude Juncker, une « réunion de travail informelle » se tiendra le 24 juin à Bruxelles, en présence des Premiers ministres grec, italien, maltais, espagnol, autrichien, allemand, français et bulgare. L’objectif de la réunion est de trouver des solutions au problème de migration et d’asile en vue du sommet européen prévu les 28 et 29 juin.

Considérés comme des « pays de première ligne », car exposés plus que les autres à l’entrée de migrants, la Grèce, l’Italie, Malte et l’Espagne espèrent un accord visant à alléger leur fardeau. C’est aussi le cas de la chancelière allemande, Angela Merkel, pressée par son allié bavarois de l’Union chrétienne sociale (CSU). Au-delà de la tension entre Paris et Rome, le président français, Emmanuel Macron, appelle, lui aussi, à un accord rapide sur la migration, afin de permettre aux dirigeants de se concentrer sur les réformes de la zone euro.

Le Premier ministre italien, Giuseppe Conte, a laissé entendre, le 21 juin la suppression d’une première version d’accord européen suite à un désaccord avec Angela Merkel. Une déclaration contenant des éléments clés indispensables pour permettre à la chancelière d’apaiser le CSU. Or l’Italie a certaines dispositions, notamment celles liées au renvoi des demandeurs d’asile dans le pays où ils auraient fait leur premier enregistre, en général l’Italie.

L’Italie a accueilli près de 650 000 bateaux de migrants ces cinq dernières années. Ce qui a alimenté le sentiment anti-immigration et la montée de l’extrême-droite. Le nouveau Premier ministre italien a menacé de ne pas se rendre à Bruxelles le 24 juin au cas où l’ébauche d’accord n’était pas modifiée.

Les États membres de l’UE sont coincés dans un véritable bras de fer au sujet de l’immigration depuis 2015, année où plus d’un million de migrants ont atteint les côtes européennes après avoir traversé la Méditerranée. Les données indiquent que depuis le début de l’année 2018, 41 000 personnes sont arrivées par la mer.

De l’autre côté, les Etats de l’Est du « groupe de Visegrad », refusent d’accueillir des migrants. C’est le cas de la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie et la Hongrie. Ils ont décidé de ne pas prendre part à la réunion du 24 juin.

Noël Ndong
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