Environnement : une réunion sur la protection de la couche d’ozone par les parties au Protocole de Montréal

Vendredi, Juillet 20, 2018 - 20:50

Des délégués, des représentants, des groupes de la société civile, des agences d’exécution et des intervenants de l’industrie se sont réunis, du 10 au 15 juillet, à Vienne (Autriche), pour le 40e groupe de travail à composition non limitée  du Protocole de Montréal. Cette réunion annuelle était une occasion cruciale pour les délibérations multilatérales éclairées par des évaluations scientifiques dans les mois précédant la 30e réunion des Parties en novembre, qui sert d’organe de décision officiel au Protocole.

Avec plus de 140 délégations nationales présentes, les représentants se sont réunis dans le contexte d’un défi urgent à plus de 30 ans de récupération de l’ozone. Abordant les rapports d’une augmentation persistante des émissions de CFC-11 appauvrissant la couche d’ozone, Tina Birmpili, secrétaire exécutive du Secrétariat de l’ozone de l’ONU Environnement, a ouvert la réunion en rappelant que le monde se tourne maintenant vers le Protocole pour obtenir des réponses. « C’est dans ces moments que les mécanismes de la communauté internationale sont plus précieux que jamais », a-t-elle déclaré. « Nous ne pouvons pas relâcher notre vigilance une seconde, nous ne pouvons pas laisser cela sans réponse. Toute consommation illégale et production de CFC-11 exige une action décisive ».

Le CFC-11 ou trichlorofluorométhane est un gaz plus connu sous le nom de fréon, très utilisé avant 1987 dans les aérosols ou encore les réfrigérateurs. La raison pour laquelle il a fait l’objet d’une interdiction à travers le protocole de Montréal est due au fait que ce gaz est jugé responsable du trou dans la couche d’ozone, celle-là même qui protège la planète d’une trop grande exposition aux rayons ultraviolets du soleil et d’un réchauffement trop rapide.

D’abord mis au jour par les membres du groupe d’évaluation scientifique du Protocole de Montréal et publiés dans le magazine "Nature", les délégués ont été présentés avec des preuves de cinq constatations clés. Depuis 2013, la baisse annuelle de la concentration de CFC-11 a été deux fois moins rapide que celle de la décennie précédente (2002-2012). Les émissions de CFC-11 ont augmenté après 2012 et sont restées élevées depuis. Les données de surveillance actuellement disponibles suggèrent que l’Asie de l’est est la source de ces émissions. L’échelle des observations suggère une production non déclarée de CFC-11 après l’élimination mondiale de 2010.

Malgré les comptes présentés aux parties, les sources exactes de ces émissions doivent encore être vérifiées et comptabilisées.

La réaction des parties réunies a souligné la nécessité d’une réponse urgente fondée sur un examen complet des dernières découvertes. Dans un processus qui reflète la savante combinaison d’une science rigoureuse et d’une collaboration qui a fait du Protocole de Montréal l’un des accords multilatéraux les plus réussis et les plus percutants du monde, les délégués ont unanimement accepté de quantifier, localiser et stopper définitivement ces émissions.

Le groupe d’évaluation technique et économique fournira aux parties des informations sur les sources potentielles d’émissions de CFC-11 et de substances réglementées connexes provenant de la production et des utilisations potentielles, ainsi que des banques, pouvant avoir entraîné des émissions de CFC-11 en quantités inattendues dans les régions concernées. Toutes les parties doivent soumettre des informations scientifiques et techniques pertinentes sur la surveillance des émissions connexes d’ici au1er mars 2019.

Parmi les autres questions clés abordées par cet organe figurait une évaluation des possibilités d’améliorer l’efficacité énergétique dans le secteur de la réfrigération et de la climatisation, tout en éliminant les HFC et en appliquant l’Amendement de Kigali, notamment les technologies de destruction des substances contrôlées.

La 30e réunion des Parties (RdP 30) au Protocole de Montréal relatif à des substances qui appauvrissent la couche d’ozone devrait se tenir du 5 au 9 novembre 2018.

Boris Kharl Ebaka
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