Le conseiller spécial du chef de l'État en la matière a réaffirmé, lors de la rencontre régionale de Transparency international organisée en juin dernier, sa volonté de concrétiser le combat contre le fléau, selon la volonté exprimée par le président de la République, surtout dans les secteurs des sports et de la justice.
La corruption a gangréné la quasi-totalité des secteurs de la vie nationale, devenant présente dans le quotidien congolais. Ce qui explique que depuis mars 2015, le président de la République, Joseph Kabila, a nommé un conseiller spécial en matière de lutte contre ce fléau, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, en la personne du Pr Daniel Luzolo Bambi. Celui-ci a participé à la rencontre régionale de Transparency international organisée en juin dernier, à Kinshasa, par la Ligue congolaise de lutte contre la corruption.
Dans l’une de ses interventions à la presse, il était revenu sur l’enquête ouverte sur la gestion des fonds publics alloués au secteur des sports. L’on se souvient qu’en avril courant, le président de la Fédération congolaise de football association, Constant Omari Selemani, et deux vice-présidents de cette instance sportive, Roger Bobo Bondembe Bokanianga et Théobald Binamungu Rubambura, ainsi que le secrétaire général aux Sports, Barthélemy Okito, avaient été placés en garde à vue pendant plus de vingt heures afin d’être entendus sur ce dossier par un procureur général de la République sur la base des éléments transmis par le service du conseiller spécial du chef de l'Etat, chargé de lutte contre la corruption, avant d’être relâchés. Et depuis, on n’a plus abordé la question.
Daniel Luzolo Bambi avait rappelé ce dossier lors de cette rencontre internationale contre la corruption. « Dans notre service, on a enregistré beaucoup de réactions par rapport à un certain nombre d’actions menées, notamment en ce qui concerne le redressement de la corruption dans le secteur des sports », indiquait-il. Et de faire remarquer : « Nous entendons beaucoup de déclarations mais les Congolais doivent savoir que l’Etat a englouti dix-sept millions de dollars dans le secteur du sport et c’est l’argent du contribuable congolais ». Pour le conseiller spécial du chef de l’Etat, «les personnes qui sont mises en cause dans ce secteur-là doivent rendre compte. Il ne s’agit même pas de rendre compte à la justice mais au peuple congolais ».
Daniel Luzolo Bambi avait signifié que lorsque les athlètes participent à des compétitions internationales, ils portent le drapeau du pays. « Il s’agit d’une question nationale. Ce problème, comme bien d’autres, doit faire l’objet d’une grande préoccupation de la part de la population congolaise », tenait-il à souligner. Aussi affichait-il sa détermination et sa témérité pour l’issue de ce dossier. « Et ce combat-là, au nom du président de la République, nous allons le mener de manière continue et sans relâche », assurait-il.
Le conseiller spécial du chef de l'Etat avait, par ailleurs, indiqué que la lutte contre la corruption devrait se concrétiser, selon la volonté exprimée par le président de la République, surtout dans le secteur de la justice. Il relevait qu’il n’y a pas des personnes condamnées à la suite de la corruption dans les prisons congolaises et que les différents contrôles au niveau des assemblées provinciales ou à l’Assemblée nationale par rapport aux questions de corruption n’aboutissaient généralement pas à des actions concrètes de poursuites judiciaires, le cas des sanctions administratives telles les révocations ou les suspensions. « Donc il faut réhabiliter le secteur de la sanction, parce que les textes existent, il faudrait lever certains obstacles, pour que l’impunité dans ce secteur-là cesse et que, véritablement, par cette lutte qui est citoyenne, nous puissions connaître un changement », affirmait-il.
La lutte contre la corruption n’est pas un combat de la majorité contre l’opposition ou un combat de l’opposition contre la majorité, soulignait Daniel Luzolo Bambi. « C’est un combat citoyen, et le chef de l’Etat l’a rappelé. C’est un combat qui revient à tout Congolais, à tout parti politique de mener. Nous allons aux élections. Est-il besoin de rappeler que sans la lutte contre la corruption, les élections n’apporteront rien à la population congolaise? Parce que si après les élections, nous ne mettons pas en place des structures de lutte contre la corruption, ce qui se passera c’est que la population sera toujours pauvre. Donc, la vraie lutte qui puisse améliorer nos conditions, c’est contre la corruption », ainsi, concluait le conseiller spécial du chef de l'État en matière de lutte contre la corruption, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.