Agriculture commerciale : nécessité d’accroître l’accès au crédit

Jeudi, Août 2, 2018 - 18:34

Le niveau d’accès aux crédits agricoles reste insignifiant au Congo, selon une étude financée par le Projet de développement de l’agriculture commerciale (Pdac) dont les résultats provisoires ont été présentés le 2 août, à Brazzaville.

Un meilleur accès aux microfinances permettrait de mieux accompagner les activités agricoles. Conduite par un consultant congolais, Auguste Moyo, l’étude a pu déceler les défaillances du secteur bancaire avec une forte concentration des établissements à Brazzaville et Pointe-Noire et une méconnaissance du marché ainsi que des opportunités.

D’un côté, les établissements de microfinance ignorent les potentiels clients que sont les producteurs agricoles et les produits financiers qu’ils proposent sont souvent inadaptés au besoin des clients. De l’autre, la plupart des agriculteurs ne maîtrisent pas comment bâtir un bon projet bancable et la façon de le défendre afin d’obtenir le financement. En plus, ils ne sont pas en mesure de garantir les crédits sollicités.

Le consultant en charge de l’étude s’est rendu à l’intérieur du pays, où est installé un bon nombre d’agriculteurs et éleveurs. Des échanges de terrain, il en est ressorti avec quelques pistes de solutions parmi lesquelles l’octroi des subventions à coûts partagés. « Nous avons exploré différentes options de financement de l’agriculture. Lorsqu’un bénéficiaire de la subvention du Pdac estime que celle-ci est insuffisante, il pourra solliciter un crédit auprès d’un établissement pour mieux financer son projet », a indiqué Auguste Moyo.      

Le crédit est un instrument de développement des activités agricoles et rurales tout comme la recherche et l’encadrement agricoles. Les résultats de l’étude menée par le consultant constituent un support d’orientation pour le ministère de l’Agriculture à travers son projet Pdac. Le rapport du consultant a été enrichi lors d’une rencontre ayant réuni ce jeudi, des délégués des ministères sectoriels, représentants de la société civile et du patronat, responsables d’établissements bancaires, Chambre de commerce de Brazzaville, universitaires, y compris des producteurs locaux.

Cette rencontre d’échange entres les principaux acteurs de la chaîne s’inscrit dans le champ d’activités du Pdac, dont les quatre principales composantes sont l’appui direct aux groupes de producteurs et aux micro petites et moyennes entreprises; l’amélioration des infrastructures publiques et du climat des affaires pour le développement de l’agriculture commerciale ; le renforcement des capacités institutionnelles et l’intervention en cas d’urgence ou de catastrophe.

Pour le coordonnateur du Pdac, Isidore Ondoki, il s’agit d’une solution au problème du sous-développement. « Notre pays s’engage pour une agriculture commerciale qui est une activité compétitive. L’agriculture commerciale signifie cultiver sur une étendue de terre en grande quantité des produits de qualité dans un secteur formel », a-t- il estimé.

 

Fiacre Kombo
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