Réforme de l’assurance : urgence d’un atterrissage en douceur courant cette année

Jeudi, Août 2, 2018 - 19:15

Le processus laborieux de mutation amorcé depuis 2015 doit atteindre sa dernière étape au cours de cette année électorale. Toutefois, le succès de la réforme dépendra du niveau concret d’engagement du gouvernement central au regard des défis futurs qui se dessinent pour le secteur financier dans le pays.

Le 17 mars 2018, la République démocratique du Congo (RDC) s’est dotée enfin de sa première loi n° 15 /005 portant code des assurances. Cette nouvelle ère marque également la fin du monopole de l’opérateur public historique qui laisse derrière lui un bilan plutôt controversé. La loi marque ainsi le départ d’une libéralisation du secteur de l’assurance et laisse entrevoir déjà la baisse prochaine des coûts onéreux appliqués jusque-là par le secteur financier en raison de l’absence des assurances dans l’argent. En effet, il n’existe pas de fonds de garantie et d’assurance sur les prêts dans le pays. Aucune institution financière n’est prête à payer le prix de la réassurance et des risques, pénalisant finalement le consommateur final.

Au-delà, cette réforme a mis en scène des nouveaux acteurs. Parmi eux, il y a celui qui se charge de la régulation et du contrôle du secteur des assurances en RDC : l’Arca. Cette institution très stratégique représente l’un des deux gendarmes du secteur financier,  avec la Banque centrale du Congo (BCC). Son rôle s’arrête au niveau de la gestion des nouveaux agréments tandis que la BCC contrôle tout le secteur financier et bancaire.

Nombre d’experts estiment que le processus de réforme doit arriver à son terme en cette année. Toutefois, le risque de blocage est vraiment réel. L’on s’interroge, par exemple, sur le déficit des moyens institutionnels accordés à l’Arca pour arriver justement à remplir sa mission dans un contexte économique et financier déjà difficile. Voilà qui relance même le vieux débat sur le niveau de préparation du gouvernement central dans la mise en œuvre de cette réforme qui touche un secteur névralgique pour la relance économique. Sur le terrain, bien des investisseurs attendent des signaux plus rassurants sur les étapes restantes.  

Entre-temps, le secteur financier continue à faire face à une rude crise qui a contribué largement à fragiliser toute perspective même si l’on s’accorde à reconnaître le potentiel indiscutable du marché des assurances en RDC. À ce stade, tout n’est qu’une question de temps, s’est alarmé un expert. Par rapport aux prochains défis, il y a déjà une nécessité de clarifier les missions de l’Arca. Il est indispensable de se passer des discours politiques pour élaborer des plans et autres programmes qui permettront d’avoir une idée plus claire des besoins de l’institution tant en personnel qu’en moyens techniques et autres. Par ailleurs, il faut assurer une mise à niveau du personnel au regard de la technicité de la matière. Plus globalement, les autorités gouvernementales devront accompagner cette réforme des activités de sensibilisation de l’activité d’assurance en RDC.  Il s’agit d’une question qui doit intéresser les entreprises congolaises et la population. Nous y reviendrons.  

Laurent Essolomwa
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