Le directeur général du Comité inter-Etat des pesticides d’Afrique centrale (Cpac) a indiqué, le 26 août, lors d'un entretien accordé aux Dépêches de Brazzaville, que son institution apportera son appui au Congo dans la mise en œuvre des projets dans le domaine de la gestion des pesticides.
Les Dépêches de Brazzaville (L.D.B.) : Après votre tournée au Congo en juillet pour faire connaître votre institution auprès des autorités nationales, peut-on savoir ce que ce pays attend du Cpac?
Auguste Itoua (A. I.) : Le Congo a œuvré activement pour la création du Cpac et attend beaucoup de cette institution qui l'appuie dans la mise à disposition des pesticides de qualité, à travers un système d’homologation commun aux six pays de la Cémac ainsi qu’à la préservation de la santé de la population et de l’environnement par la promotion de l’utilisation rationnelle des pesticides, le développement et la vulgarisation des méthodes alternatives à l’utilisation de ces produits chimiques.
Le Cpac est une institution spécialisée chargée de coordonner les activités de gestion des pesticides en zone Cémac. Sa mission principale est de contribuer au renforcement de la sécurité alimentaire dans la sous-région, d’aider les États membres à établir des mesures phytosanitaires compatibles avec les normes internationales et d’assurer leur protection contre les risques découlant de l’importation incontrôlée des produits agrochimiques et des mauvaises utilisations associées.
L.D.B. : Pensez-vous que la sensibilisation des maraîchers à l’utilisation des pesticides au Congo apportera-t-elle un changement aux agriculteurs congolais?
A.I. : Bien que l’utilisation des pesticides soit la solution idéale pour accroître la production agricole, il n’en demeure pas moins que c’est un poison s’il n’est pas utilisé dans les normes. Ils peuvent mettre en danger la santé de la population et compromettre gravement l’équilibre de l’environnement. Les constats qui ont été faits à ce jour prouvent que les producteurs ou le consommateur final connaissent très peu les produits qu’ils utilisent et encore moins les effets néfastes liés à leur manipulation incontrôlée. Cette sensibilisation pourra permettre aux agriculteurs de prendre conscience des dangers qu’ils encourent lors de l’utilisation des pesticides, permettant ainsi de maximiser leur production agricole tout en se protégeant contre les risques d’intoxication.
L.D.B. : Quel travail mèneront concrètement les comités de gestion mis en place par le Cpac sur le terrain ?
A. I. : Le Comité national de gestion des pesticides est une structure relais du Cpac qui devra jouer un rôle essentiel dans le système national de gestion des pesticides, dans l’optique de l’harmonisation des procédures de gestion des pesticides en Afrique centrale. Il est un cadre de consultation et de conseil des gouvernements sur la conception et la mise en œuvre de divers aspects de la réglementation des pesticides et des politiques phytosanitaires, de coordination des activités relatives à la gestion harmonieuse des pesticides ainsi qu’un forum d’échange d’informations entre les divers acteurs de la gestion nationale des pesticides.
L.D.B. : Quelle idée faites-vous des firmes visitées à Pointe-Noire?
A.I. : Tous les produits de protection phytosanitaire utilisés au Congo ne sont pas homologués. Ils n’obéissent pas aux normes de qualité ni de sécurité à l’emploi en Afrique centrale en général et au Congo en particulier. Nous avons rencontré les firmes œuvrant dans la filière pour les amener à s’arrimer aux dispositions réglementaires en matière d’homologation. En revanche, le Cpac s’est présenté aux firmes comme la structure sous-régionale d’homologation des pesticides. Il leur a fourni les dispositions à prendre pour faire homologuer leurs produits et l’accompagnement qu’ils peuvent attendre en guise de facilitation en vue de mettre à la disposition de la population des produits de bonne qualité.
L.D.B. : Quel conseil prodigueriez-vous aux agriculteurs congolais ?
A.I. : Les agriculteurs doivent suivre scrupuleusement les bonnes pratiques agricoles et de protection phytosanitaire, utiliser les produits homologués, lire l’étiquette des produits et suivre les conseils de sécurité ainsi que d’utilisation à l’emploi en vue de minimiser la dépendance aux produits phytosanitaires et se référer aux encadreurs phytosanitaires de leur localité.