Près de quatorze ans après l’adoption des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) en 2 000, les femmes et les filles continuent à faire face à des difficultés spécifiques liées à leur statut dans la société et à des discriminations de genre
Faut-il rappeler que la majorité des pauvres dans le monde, notamment en Afrique subsaharienne, sont des femmes, et qu’elles travaillent principalement dans le secteur informel et non rémunéré, en particulier lorsqu’elles vivent en milieu rural ; qu’elles assurent quasiment toutes les tâches domestiques non rémunérées et non comptabilisées dans le calcul du produit intérieur brut ?
On compte plus de 33 millions de jeunes filles qui ne vont pas à l’école en Afrique, plus d’un tiers n’achevent pas un cycle complet d’éducation, à cause de la pauvreté, des coûts de scolarité, de l’insécurité, des mariages et grossesses précoces non désirées. Au moins huit cents femmes meurent chaque jour de complications liées à la grossesse et à l’accouchement. Le risque de mourir en couches est de 1 sur 39 en Afrique subsaharienne, le plus élevé au monde.
Plus de dix millions de subsahariennes vivent avec le VIH. Les jeunes femmes de 15 à 24 ans sont les plus vulnérables, avec un taux d’infection deux fois plus élevé que chez les jeunes hommes de leur âge. On sait désormais que les premières victimes de la raréfaction des ressources naturelles sont les femmes et que leur non-participation aux instances locales ne permet pas de prendre véritablement en compte leurs besoins à cause aussi de leur sous-représentation dans les espaces décisionnels et que les filles sont souvent victimes de mutilations génitales féminines.