Afrique-Royaume-Uni : Theresa May à la reconquête de l’Afrique

Mercredi, Août 29, 2018 - 12:15

La Première ministre britannique effectue actuellement une tournée africaine de trois jours dans trois pays africains anglophones: l’Afrique du Sud; le Nigeria et le Kenya. 

Theresa May entend marquer le retour du Royaume-Uni en Afrique à l’approche de la sortie définitive de l’Union européenne (UE). Au Cap, elle a déclaré que d’ici à 2022, son pays va devenir le premier investisseur des pays du G7 sur le continent. Elle a appelé à la conclusion d’un accord commercial avec six pays africains pour atténuer les pertes économiques de l’après-Brexit.

« Je peux aujourd’hui annoncer une nouvelle ambition : d’ici 2022, je veux que le Royaume-Uni devienne l’investisseur numéro un en Afrique parmi les pays du G7, avec des entreprises britanniques prenant les devants et investissant des milliards dans les économies africaines », a déclaré la Première ministre. Elle voit en Londres, « une plaque tournante mondiale de l’investissement international » et des succès dans les sciences et les technologies, ainsi que le respect des lois par les entreprises britanniques.

Elle a également confirmé l’intention de l’Londres de « poursuivre l’accord de partenariat économique » entre l’UE et l’Union douanière d’Afrique australe puis le Mozambique, même après la sortie de l’UE, soulignant la signature d’une déclaration conjointe avec six pays du continent, notamment l’Afrique du Sud, le Mozambique, le Botswana, la Namibie, le Lesotho et le Eswatini (l’ancienne Swaziland), « pour assurer un commerce interrompu après le Brexit ».

En Afrique du Sud, la Première ministre du Royaume-Uni soutient les réformes agraires du gouvernement sud-africain « sans saisie de terres », à condition que tout se déroule de manière « légale, transparente et démocratique », prenant à contre-pied le président américain qui avait soutenu « la saisie des terres », et mentionnant « le meurtre à grande échelle de fermiers blancs ». Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa a déclaré à son tour : « qu’il garde [Donald Trump] son Amérique et nous nous occuperons de notre Afrique du Sud ».

Theresa May ambitionne de décrocher de nouveaux marchés commerciaux dans la perspective du Brexit, qui aura lieu en 2019. Elle a promis d’augmenter de 4,1 milliards d’euros ses investissements sur le marché africain. Elle veut faire de son pays le premier partenaire économique du G7 pour l’Afrique, en resserrant les liens économiques et commerciaux entre le Royaume-Uni, délaissés par ses prédécesseurs successifs.

L’un des atouts de Londres, c’est d’être le seul pays de l’UE à consacrer 0,7% de son PNB aux pays en développement, qui connaîtra une augmentation de quatre milliards de livres. Les accords économiques et commerciaux que Theresa May vient signer en Afrique sont hors UE. Les banques des pays que visite la Première ministre se financent a priori, à la City de Londres, et connaissent un échange déséquilibré.

Noël Ndong
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