Les émissaires des quatorze groupes armés centrafricains et de l'Union africaine (UA), chargée de mener la médiation soutenue par Bangui et l'ONU, ont achevé jeudi soir une « réunion positive » dans l'ouest du pays, selon l'UA.
La « réunion positive de Bouar (ouest) s'est achevée, le 30 août, avec la signature du document unique des revendications par les représentants des quatorze groupes armés », a indiqué Francis Che, porte-parole du panel de l'UA en Centrafrique.
Ce document a été remis, le 31 aoû,t au gouvernement comme « base de négociations entre les deux parties », selon Francis Che.
Après avoir rencontré tous les groupes armés opérant en Centrafrique depuis plus d'un an, le panel de l'UA a regroupé leurs revendications dans un document, qui a été « harmonisé » jeudi entre les différentes parties.
Le document de synthèse signé de ces groupes armés contient cent-quatre revendications, plus que le document initial « non harmonisé », qui en contenait quatre-vingt-dix-sept. Cinq points ont cependant été mis en « réserve » par le panel de l'UA, dont l'amnistie générale réclamée par les groupes armés.
Cette amnistie, récemment jugée « impensable », par plusieurs ONG, est un point crucial de cette médiation. Demandée par les groupes armés, elle a toujours été refusée par Bangui sous pression de l'ONU et de ses partenaires. Une Cour pénale spéciale (CPS) a été créée pour juger les crimes commis dans le pays depuis 2003, et plusieurs chefs de groupes armés sont cités dans des rapports d'enquête de l'ONU quand d'autres sont sous la menace d'un mandat d'arrêt.
Cette médiation africaine, lancée en juillet 2017 et soutenue par l'ONU, ainsi que par les principaux partenaires de la Centrafrique, est critiquée par les diplomates et les observateurs pour sa lenteur et son manque d'efficacité. Une médiation parallèle a été initiée par la Russie et son allié soudanais, mardi à Khartoum (Soudan), avec la signature d'une « déclaration d'entente » entre quatre groupes armés.
Dans un courrier au président russe, Vladimir Poutine, le président centrafricain, Faustin-Archange Toudaéra, l'a remercié pour cette réunion à Khartoum. « Mon pays est rassuré par votre présence à ses côtés dans la poursuite des actions devant conduire à un accord de paix », a déclaré le président centrafricain à son homologue russe.
De nombreuses tentatives de médiation ont eu lieu en Centrafrique, depuis le début de la crise en 2012, et sept accords de paix ont été signés, sans qu'aucun ne parvienne à un retour au calme.
Ce pays est ravagé par des combats incessants entre des groupes armés qui combattent pour le contrôle des territoires et leurs ressources. Impuissant, l'Etat n'a de contrôle que sur une très maigre partie du pays.