L'opération sera effectuée conformément aux protocoles de transfert de la faune locale et internationale, en particulier le plan de conservation des rhinocéros d'Afrique. Elle vise, entre autres, à élargir l'aire de répartition régionale de cette espèce, indique un communiqué de Zimparks, l'autorité de gestion des parcs et de la faune du Zimbabwe.
Les dix rhinocéros sont en provenance de trois parcs du Zimbabwe: le parc du lac Chivero, le parc de loisirs Kyle et le parc national Matopos. Selon Zimparks, le transfert vise aussi à renforcer le programme régional de conservation des rhinocéros. « Selon le groupe de spécialistes des rhinocéros de l'UICN, 98% de la population mondiale des rhinocéros blancs se trouve dans quatre pays seulement, à savoir l'Afrique du Sud, la Namibie, le Zimbabwe et le Kenya. Ainsi, le Zimbabwe est l'un des principaux pays de l'aire de répartition du rhinocéros blanc, qui se propose comme source d'expansion de l'aire de répartition du rhinocéros dans d'autres pays ou partis privés », indique le communiqué.
L'autorité de gestion des parcs et de la faune du Zimbabwe précise que le transfert se fait dans le respect des protocoles locaux et internationaux de transfert de la faune, en particulier les lignes directrices de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) sur la pré-translocation des rhinocéros et le plan de conservation des rhinocéros africains des États de l'aire de répartition du rhinocéros en Afrique.
Trois raisons pour le transfert
D'après Zimparks, le transfert est effectué pour trois raisons. Premièrement, étendre l’aire de répartition régionale des rhinocéros. A ce sujet, explique-t-on, l’élargissement des aires de répartition des rhinocéros nationales et régionales est l’un des objectifs du plan de conservation de cet animal en Afrique. L'exercice est un effort délibéré pour renforcer la sécurité et la prolifération génétique de l'espèce au niveau régional.
La deuxième raison, indique-t-on, est liée aux preuves de la réussite de la conservation des rhinocéros au Zimbabwe, l'un des principaux pays de l'aire de répartition du rhinocéros dans le monde qui a connu une croissance démographique régulière des rhinocéros blancs et noirs. « Au cours des dernières années, le Zimbabwe a joué un rôle important dans la reconstitution de nouvelles aires de répartition telles que le delta de l’Okavango, au Botswana, où huit rhinocéros noirs ont été envoyés en 2016 dans le cadre du don de vingt rhinocéros de pays à pays au Botswana », indique le communiqué de Zimparks.
La troisième raison évoquée est celle de l'état de braconnage et de la sécurité des rhinocéros en République démocratique du Congo (RDC). Pour Zimparks, le gouvernement zimbabwéen est conscient que la RDC a perdu sa population de rhinocéros blancs du nord à l'extinction en grande partie à cause du braconnage. Cependant, précise-t-on, pour cet exercice, une évaluation scientifique et de gestion de la sécurité ainsi que de l'application de la loi et de la prolifération biologique potentielle des rhinocéros ont été effectuées pour éclairer les exigences du transfert. « Depuis que le rhinocéros blanc du nord a disparu en RDC, il n’y a pas de craintes de dilution des gènes avec les rhinocéros destinés à être transférés du Zimbabwe (les rhinocéros du Zimbabwe sont des rhinocéros blancs du sud). Le statut de sécurité et d'application de la loi du bien récepteur a été évalué sur la base des exigences locales (Zimbabwe) et internationales (lignes directrices de l'UICN) avant le transfert. Le gouvernement zimbabwéen était satisfait que les conditions avant et après le transfert en RDC respectent les normes requises pour le rétablissement réussi des rhinocéros dans ce pays », indique le communiqué de l'autorité de gestion des parcs et de la faune du Zimbabwe.