Sportissimo. Présidence de la Fécofoot : Guy Blaise Mayolas candidat unique

Les élections à la Fédération congolaise de football (Fécofoot), prévues pour le 23 septembre, seront en réalité sans enjeu. Guy Blaise Mayolas, vice-président du comité exécutif de cette instance sportive depuis 2010, est le seul candidat en lice pour succéder à Jean-Michel Mbono. A propos, l’opinion sportive nationale ironise pour faire remarquer qu’un Stellien déboulonne un autre Stellien, au motif du critère d’âge suspendu comme l’épée de Damoclès sur le code électoral.

Mais le président Jean-Michel Mbono, tenant compte de son état de santé, a jugé utile de sortir solennellement par la grande porte au terme de deux mandats d’un pouvoir bien accompli, laisse-t-on entendre dans les sillages de ses partisans.

Pour d’autres dirigeants sportifs, cette démission volontaire traduirait ni plus ni moins qu’un aveu d’impuissance due au manque de charisme chipé par son vice-président Mayolas qui a agi constamment en lieu et place du président Mbono . Le vin est tiré, il faut le vider jusqu’à la lie. Vice-président du comité exécutif de la Fécofoot, Guy Blaise Mayolas a géré la ligue nationale de football en étant à la tête de l’organisation de toutes les compétitions nationales : les championnats nationaux et les différentes éditions de la coupe du Congo. Même les Diables rouges n’ont pas échappé à ses prérogatives de dirigeant fédéral. Il s’était révélé au four et au moulin, en véritable homme à tout faire dans toutes les épreuves. Sa présence a marqué d’une empreinte digitale partout où l’on avait besoin des services de la fédération. Cette disponibilité fera-t-elle l’unanimité du corps électoral le jour de vote ? C’est la question que d’aucuns ne cessent de se poser, en dépit de la donation des dix ballons à chaque club, dons de la Confédération africaine de football (CAF) ainsi que de la Fédération internationale de football association (Fifa). Les clubs féminins ont, d’ailleurs, applaudi à sa juste valeur ce premier geste de la fédération en leur faveur. Toutefois, des questionnements n’ont pas manqué dans des milieux du football : pourquoi avoir attendu la veille des élections pour poser ce geste ? Est-ce un appât à l’hameçon du pêcheur ? etc.

 L’opinion sportive voudrait savoir pourquoi la fédération a-t-elle choisi ce moment précis pour se présenter au portillon du Comité national olympique et sportif congolais. Il y a quatre ans, se rappelle-t-elle, lors des élections à Owando, dans la Cuvette, cette même fédération avait ignoré cette instance faîtière du sport en République du Congo.

Concernant le candidat Mayolas, une incompréhension entre lui et la Fifa aurait failli ternir son image et compromettre ainsi sa carrière de dirigeant sportif national congolais. A l’heure actuelle, il serait en odeur de sainteté avec la Fifa et la CAF. Ce qui est favorable au football congolais. Par contre, certaines langues se délient sans vergogne pour déclarer qu’il fait partie maintenant de bons élèves de l’école Fifa/CAF, dans laquelle les loups ne se mangent pas entre eux. Pour étayer leurs assertions, elles n’ont pas hésité de faire voir la manière dont cette école se verrouille à l’orée des élections. Il faut par tous les moyens barrer l’entrée à de nouveaux candidats n’étant pas du circuit, pour aller seul aux élections.

L’histoire a démontré qu’à l’approche des élections dans la plupart de fédérations sportives africaines de football, les organisateurs retouchent les textes pour les tailler à leurs mesures avec un corps électoral déjà acquis à leur cause. Comme le tabac de la même pipe, la CAF et Fifa ne pipent mot même en cas de litiges. Qu’à cela ne tienne ! Guy Blaise Mayolas a bien tiré son épingle du jeu. Rappelons que son étoile de dirigeant sportif a commencé à briller dans l’Etoile du Congo pour éclore dans le TP Mystère et enfin s’affirmer à la Fécofoot.

 

 

Pierre Albert Ntumba
Vendredi, Septembre 7, 2018 - 20:06
Notification: 
Non